La taxe carbone chinoise ne serait « ni pour aujourd’hui, ni pour demain »

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Par Olivier Sasportas, correspondant à Pékin

Selon la presse chinoise, Pékin pourrait décider d’imposer une taxe carbone dès 2012. Celle-ci pourrait être d’un montant fixé entre 10 et 20 RMB la tonne de CO2, à en croire les témoignages officieux rapportant les différentes propositions attribuées au ministère de l’Environnement et celui des Finances.

Cette information fait écho aux propos d’un chercheur de l’Energy Research Institute auprès de la NDRC (National Development and Reform Commission), selon qui la NDRC aurait déjà bouclé son travail de recherche , l’essentiel consistant désormais à convaincre le gouvernement d’introduire le projet de taxe dans le prochain plan quinquennal couvrant la période 2011-2015.

La Chine qui, pour 2020, s’est engagée à réduire ses émissions de CO2 de 40 à 45% par rapport au niveau de 2005 pourrait avoir du mal à atteindre ses objectifs. La semaine dernière, le premier ministre Wen Jiabao a mis en garde les responsables locaux qui ne contribueraient pas à l’effort consistant à réduire l’intensité énergétique du pays de 20% pour la période 2006-2010. A ce jour, la réduction ne serait que de 14,38% et sur le premier trimestre 2010, l’intensité énergétique aurait même augmenté de 3,2% par rapport à 2009.

Le développement économique avant l’environnement

Pour autant, si une taxe carbone pourrait être l’une des réponses possibles au manque de business modèle pertinent capable d’inciter à l’économie d’énergie en Chine, celle-ci devrait mettre encore plusieurs années avant de voir le jour. Comme l’a rappelé Su Wei, directeur du département Changement Climatique à la NDRC, lors de l’International Cooperative Conference on Green Economy and Climate Change qui s’est tenue le week-end dernier à Pékin, le développement économique reste la priorité de la Chine.

Qian Feng, COO du Shanghai Environment and Energy Exchange, a confirmé à GreenUnivers que plusieurs administrations s’employaient actuellement à élaborer leurs propositions de taxe carbone mais qu’aucune décision n’avait encore été prise par Pékin. Le SEEE serait lui même entrain de travailler sur propre projet.

Egalement interrogé sur l’éventualité d’une taxe, Yang Hongwei, Directeur du CDM Project Management Center de l’Energy Research Institut auprès de la NDRC, estime que celle-ci ne serait « ni pour aujourd’hui, ni pour demain » et pas davantage un effet d’annonce destiné à promouvoir l’implication positive de la Chine dans le combat contre le changement climatique, alors que les prochaines négociations internationales se rapprochent.

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