Comment booster l’énergie solaire ?

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Les îles solaires du suisse Nolaris, les trackers du français Exosun et le photovoltaïque cylindrique de l’américain Solyndra ont un point commun : leurs technologies visent à accroître la production d’énergie solaire tout en minimisant les coûts de revient. Gros plan sur leurs procédés innovants qui jouent tous les trois sur l’espace.

Centrale de Montesquieu (Gironde) - Exosun ©

Le français Exosun suit le soleil

Pour suivre le soleil, rien ne vaut les trackers, ces systèmes de suiveurs solaires individuels. A Martillac (Gironde), Exosun se présente comme le seul fabricant de cette technologie en France. Destiné à équiper des centrales solaires au sol, son dispositif Exotrack permet d’accroître la production d’une centrale de 30% à 40%, selon la société.

Ce genre de système d’inclinaison et de rotation des panneaux alourdit l’investissement initial, de l’ordre de 20 à 30 % selon nos estimations, même si ensuite il réduit le coût du kilowatt heure produit par rapport à une centrale fixe. Exosun, qui emploie 55 personnes, a levé des fonds en mars dernier. La société va notamment installer son système sur une centrale de EDF Energies Nouvelles de 2MW à Losse (Landes).

Les tubes solaires de Solyndra

solyndraAutre technologie en pointe, celle de Solyndra. Ce jeune fabricant américain de panneaux solaires a tout misé sur des panneaux tubulaires. Ses tubes solaires sont tapissés de l’alliage de métaux CIGS (cuivre-Indium-gallium-sélénium) utilisé aussi pour les panneaux à couches minces.

Les 40 cylindres d’un de ces panneaux capturent plus de lumières qu’un panneau plat classique, en captant les rayons solaires de tous les côtés. Résultats : un rendement énergétique plus important, compris entre 12 et 14% selon la société, pour 8 à 12% sur des cellules à couches minces classiques. De même, pour un investissement initial inférieur, la production d’énergie est supérieure de 20% à celle du « solaire plat », selon Solyndra.

L’ascension de cette société californienne est fulgurante. Elle dispose d’un carnet de commandes chiffré à près de 2 milliards de dollars, et a levé près de 800 millions d’euros depuis sa création en 2005. Elle vient de toquer à la porte de la Bourse de New York, en décembre dernier.

Les îles solaires de Nolaris…
Nolaris

Nolaris présente un concept un peu insolite, qui a encore du mal à faire ses preuves. Cette start-up créée en 2007 et basée à Neuchâtel (Suisse) voulait installer des îles solaires thermiques flottantes de grande envergure. L’idée est de faire tourner sur elle même une plateforme circulaire équipée de panneaux pour que ces deniers suivent le soleil. La production d’énergie est ainsi accrue de l’ordre de 30 à 40%.

Le coût de l’énergie reviendrait à 0,2 dollar le kW/h selon la société, par rapport à une fourchette de 0,25 à 0,50 dollar pour une installation classique.

… sur un toit ?

Montée en mer sur des bouées de près de 20 mètres de hauteur, pour échapper aux vagues, l’île flotterait et s’orienterait vers le soleil mécaniquement. Sur terre, l’ensemble serait monté sur un rail circulaire rempli d’eau, permettant à une bouée supportant la plateforme de flotter. Dans le désert, un projet est en cours de construction aux Emirats Arabes Unis, à Ras al Khaimah : une “île” de 80 mètres de diamètre.

Mais la société vient d’être contrainte de revoir sa stratégie. Confrontée à des difficultés financières, elle a licencié la moitié de son effectif, d’une dizaine de personnes, selon la presse helvétique. Et elle a annoncé mi-janvier vouloir développer le concept en modèle réduit, sur le toit d’immeubles pour satisfaire les besoins des particuliers ou des entreprises, en eau chaude sanitaire par exemple. Nolaris chercherait à lever entre 5 et 7 millions de francs suisses (3,4 à 4,8 millions d’euros) pour satisfaire son développement.

Alexandre Simonnet

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