Novozymes, roi des enzymes, futur “major” des biocarburants ?

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© Annick Maroy

A 7 jours de l’ouverture du Sommet de Copenhague, GreenUnivers publie le 3e article de sa série sur les champions danois des cleantech. Gros plan sur le spécialiste des enzymes, Novozymes, un futur géant des biocarburants.

De notre envoyée spéciale, Annick Maroy

Pour transformer des déchets de plantes en biocarburants compétitifs, la clé pourrait bien être les enzymes, ces protéines qui transforment la cellulose en sucres simples, base du bioéthanol.

Le roi incontesté de ce marché au potentiel formidable est le groupe danois Novozymes, leader mondial des enzymes industrielles, qui vient d’annoncer la sortie pour 2010 de la première enzyme viable commercialement pour produire du bioéthanol à base de résidus végétaux.

Les enzymes agissent par hydrolyse, une alternative aux procédés thermochimiques.

Sten Risgaard, PDG de Novozymes, explique que sa société a fourni cette année, après 9 ans de recherche, des prototypes d’enzymes destinés aux producteurs de bioéthanol cellulosique, tels que POET et KL Energy aux Etats-Unis, COFCO en Chine, et Inbicon au Danemark.

Production industrielle

C’est en 2012 que devrait démarrer la production à l’échelle industrielle de ce bioéthanol qui pourrait succéder aux bioéthanols à base de maïs, colza ou canne à sucre, accusés de détourner des ressources alimentaires.

Novozymes a aussi noué un partenariat de recherche avec CTC (Brésil) sur des enzymes qui transformeraient la bagasse (résidu de canne à sucre) en bioéthanol.

Le bioéthanol a l’avenir devant lui : le parc automobile mondial devrait tripler, selon l’Agence internationale de l’énergie, pour atteindre 3,3 milliards en 2050. D’où un besoin vital de carburant propre, d’autant que les voitures électriques ne remplaceront pas les véhicules à combustion. L’Europe et les Etats-Unis imposent déjà de mélanger du bioéthanol à l’essence.

enzymesMarché des enzymes doublé

Les enzymes industrielles, utilisées depuis 60 ans dans l’alimentaire, les détergents, etc., représentent un marché mondial d’environ 2,2 milliards d’euros. Un marché dominé à 70% par Novozymes et son rival danois Danisco.

Si les biocarburants à base de résidus végétaux s’imposent, le marché mondial des enzymes pourrait doubler d’ici 2020, selon le PDG de Danisco, Tom Knutzen.

En 2030, la production d’éthanol pourrait être 12 fois supérieure à son niveau de 2006 et le marché du bioéthanol atteindre 75 à 140 milliards de dollars dès 2020.

Bioéthanol moins cher que le gazolecout biocarburants

En 2010, les enzymes seront commercialement viables et le biocarburant, qui pour l’instant reste 30% plus cher à produire que le gazole, devrait être 25% moins cher en 2015.

Avec un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros en 2008, Novozymes réalise 30% de ses ventes dans les enzymes. Et il construit une usine d’enzymes au Nebraska, qui sera opérationnelle fin 2012, et étudie un projet d’usine en Chine, près de Shanghai.

Parmi ses concurrents, le consortium français Futurol travaille lui aussi sur des enzymes pour biocarburants.

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