Le petit éolien devient un objet d’art

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Nov'éolienne de la société Noveol
Nov'éolienne de la société Noveol

Les petites éoliennes au design atypique arrivent en ville. A la frontière de l’art urbain pour certains, ces aérogénérateurs sont destinés aux parkings, toits d’immeuble ou encore jardins. Une multitude de fournisseurs arrive sur le marché alors que l’environnement est mal encadré.

Philippe Starck comme designer

Lors du salon Energaïa de Montpellier, la jeune société française Noveol (Vienne) a remporté le Trophée de l’innovation 2009 pour sa petite éolienne à vocation urbaine baptisée Nov’éolienne. Une turbine de 2 kW à axe verticale (1,7m de diamètre) montée sur un petit mat de 6 à 12 mètres, pour le modèle familial. De forme hélicoïdale, elle peut produire jusqu’à 3 500 kWh annuelle, selon la société, soit l’équivalent de 60 à 80 % de la consommation d’un foyer moyen hors chauffage. Le coût est de l’ordre de 15 000 euros.

Et les designers se penche sur les mini-éoliennes. Philippe Starck en personne a dessiné une gamme de petites éoliennes à axe verticale pour la société italienne Pramac. C’est le distributeur belge Windeo qui commercialise le produit en France. Les modèles vont de 1 à 6 mètres, pour une puissance de 400 W à 1 kW et un prix d’environ 7 500 euros, hors taxes.

Dessiné par Philippe Starck (Pramac)
Dessiné par Philippe Starck (Pramac)

En forme de turbine d’avion

Les exemples de petites éoliennes urbaines artistiques sont nombreux. Nheolis, basée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), propose une petite éolienne à axe horizontale avec des pâles en 3 dimensions.

A Paris, ce sont des mini-éoliennes au design de turbine d’avion qui seront expérimentées sur le toit de la Maison de l’Air, dans le 20ème arrondissement. Les machines sont conçues par la société grenobloise Elena Energie (Isère).

La liste est longue des fabricants innovants sur l’esthétique des éoliennes urbaines. Elles sont belles et discrètes. Peu encombrantes, elles s’intègrent facilement en milieu urbain ou périurbain. Mais produisent-elles de l’énergie de manière optimale en ville ?

Le marché est dans le flou complet et aucune réglementation n’encadre ces produits. Autrement dit, la comparaison entre les différents modèles n’est pas aisée pour le consommateur.

Eolienne de Nheolis
Eolienne de Nheolis

Des doutes ?

Le think tank britannique Carbon Trust, par exemple, doute de leur pertinence. Ses travaux récents ont montré que les rendements étaient plutôt faibles, de part la taille des turbines et des faibles vents urbains.

Les éoliennes à axe vertical sont pourtant étudiées pour capter au mieux les vents tourbillonnant des villes. Reste que pour atteindre la rentabilité, un projet doit être étudié minutieusement : caractéristiques météorologiques, objectif de production, type de machine et performance, coût de maintenance, durée de vie…

Les petites éoliennes à trois pâles classiques installées en campagne, par exemple, présentent des rendements supérieurs aux éoliennes esthétiques construites en ville.

Eolienne de Eléna Energie
Eolienne de Eléna Energie

Certification en marche aux Etats-Unis

Le marché français du petit éolien peine à décoller, si on le compare au marché britannique ou américain. Au Royaume-Uni par exemple, le syndicat professionnel BWEA estime que le marché pourrait être multiplié par 40 en puissance installée à l’horizon 2020.

Aux Etats-Unis, les associations professionnelles commencent à se pencher sur le terrain de la certification afin d’élaborer des normes de conception et des standards dans le petit éolien.

Ainsi, l’American Wind Energy Association (AWEA) vient de créer le Small Wind Certification Council (SWCC) pour préparer une réglementation normative claire en 2010. Son rôle sera notamment de tester les turbines pour les certifier. In fine, le consommateur américain pourra comparer les produits.

Alexandre Simonnet

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