La France, nouvel eldorado du solaire

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soleilAprès l’Allemagne et l’Espagne, la France fait figure d’eldorado pour les fabricants et exploitants d’installations solaires étrangers. En quelques semaines, plusieurs d’entre eux ont mis un pied dans l’Hexagone, essentiellement dans la moitié Sud. Et non des moindres ! Le fabricant de panneaux en silicium Yingli par exemple, l’un des leaders mondiaux avec près de 500 MW de ventes cette année, vient d’ouvrir un bureau à Lyon et emploie déjà plus de 5 salariés dans l’Hexagone.

« La filiale européenne du groupe est basée en Allemagne, mais le marché français est devenu très important. Nous avions besoin de nous implanter pour mieux le comprendre et saisir les opportunités », explique Stuart Brannigan, le directeur général Europe. Yingli est l’un des fournisseurs d’EDF Energies Nouvelles et espère décrocher d’autres contrats dans les prochains mois.

La ruée des Allemands

Les fabricants allemands, très en pointe dans le solaire, débarquent aussi en force : Aleo Solar, récemment passé sous la coupe de son compatriote Bosch, a ouvert une agence à Aix en Provence, dans les Bouches du Rhône. Son concurrent SolarWorld a lui choisi d’implanter un bureau de liaison à Grenoble (Isère). Il compte proposer des formations et conseils aux grossistes et installateurs. Le groupe mise sur la proximité avec ses clients pour se développer sur le marché français, 4e au classement de la production PV en Europe.

Troisième allemand fraîchement arrivé, l’intégrateur Phoenix Solar a ouvert une filiale à Lyon, après s’être implanté en Espagne, en Grèce, en Italie, à Singapour et en Australie. L’entreprise installe actuellement sa première centrale en France, d’une puissance installée de 1,5 MW, près de la commune du Lauzet, dans les Alpes de Haute-Provence.

Le systémier allemand IBC Solar, déjà présent sur le territoire, vient lui d’augmenter le capital de sa filiale française pour lui permettre de se développer.

Sans compter l’américain First Solar, leader mondial de la technologie des cellules à couches minces, qui a choisi d’ouvrir une usine de production en France, en partenariat avec son client, EDF Energies Nouvelles.

« L’Allemagne a été le premier marché en Europe, puis l’Espagne. Aujourd’hui, les relais de croissance se trouvent du côté de l’Italie et de la France », explique Stuart Brannigan.

Du soleil et des tarifs d’achat attractifs

La France offre plusieurs atouts : un bon niveau d’ensoleillement, surtout dans la moitié sud où s’installent ces nouveaux conquérants, et des tarifs d’achat attractifs, de 32,8c€/kWh pour les centrales au sol à 60.2c€/kWh pour les installations intégrées au bâti. De nouveaux tarifs doivent entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2010, mais ils resteront très intéressants et applicables jusqu’en 2012 (et garantis vingt ans pour les installations).

Grâce à ces mesures, le marché français, longtemps en retard, décolle : l’ensemble du parc raccordé au réseau a plus que triplé en un an, atteignant 175 MW en septembre 2009, contre 54 MW un an plus tôt. 80% des installations sont situées en France métropolitaine, selon la note trimestrielle de Soler, la branche photovoltaïque du  Syndicat des énergies renouvelables.

Pourtant la France ne représente encore que 1% du marché mondial du photovoltaïque, alors que  l’Allemagne atteint 35% de part de marché, devant l’Espagne (22%), le Japon (15%) et les Etats-Unis (8%). De quoi faire rêver les fabricants étrangers.

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