Chimie verte : les bioplastiques prennent leur envol

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bioplastic BASFLe marché du plastique bio commence à sortir de l’ombre. L’allemand BASF a annoncé, mi-novembre, l’ajout d’un nouveau plastique biodégradable à sa gamme de produits Ecovio. Les américains Metabolix et Archer Daniels Midland (ADM) annoncent, quant à eux, une nouvelle co-usine de bioplastiques aux Etats-Unis.

BASF estime à 20% la croissance annuelle du marché des bioplastiques et des plastiques biodégradables pour les prochaines années.

Cette tendance est confirmée par un rapport de l’association European Bioplastics, qui prévoit une multiplication par 6,5 du marché des bioplastiques, en volume, entre 2007 et 2013. Il est vrai que le chemin à parcourir est long : les bioplastiques ne représentaient, en 2007, que 0,3% du marché mondial du plastique (en volume).

Plastique biodégradable

Le nouveau biomatériau conçu par l’allemand BASF concerne les papiers d’emballages (produit Ecovio FS Paper), et les films thermorétractables (produit Ecovio FS Shrink Film). Le leader mondial de la chimie prévoit une mise sur le marché à grande échelle de ces deux produits pour le premier trimestre 2010.

Depuis 2008, BASF travaille sur un plastique biodégradable, baptisé Ecovio. Il se compose de 45% d’acide polylactique (PLA) obtenu à partir du maïs et de 55% d’Ecoflex, une matière plastique biodégradable issue de ressources fossiles produite par BASF.

Les papiers d’emballages seront utilisés par exemple pour les revêtements de gobelets en papier ou les boîtes en carton. Les plastiques représentent 17% du chiffre d’affaire de BASF, qui se penche de plus en plus sur le segment bio du marché des plastiques.

A base de maïs

BASF n’est pas le seul. Mi-novembre, les sociétés américaines Metabolix, spécialisée dans les biosciences, et ADM, un industriel de l’agro-alimentaire, ont annoncé l’ouverture d’une nouvelle usine de bioplastique utilisant le maïs, qui exploitera un brevet du MIT, d’après les informations recueillies par le Cleantech group. Ce plastique aura la particularité de se biodégrader.

L’usine sera située à Clinton dans l’Iowa et produira l’équivalent de 1% de la production totale de tous les plastiques aux Etats-Unis.

Une filière colossale

L’appellation bioplastique regroupe sous un nom général les plastiques issus de ressources renouvelables végétales ou animales et les plastiques biodégradables qui peuvent être issus de ressources renouvelables ou d’origine fossile.

Parmi les matières premières végétales utilisées se trouvent notamment : les céréales (mais, blé, pois), les tubercules (patate douce, betterave sucrière), les plantes sucrières (canne à sucre), les oléagineux (huile de ricin), les protéagineux et enfin les co-produits (épluchures de pommes de terre, par exemple).

Chacun de ces produits présentent des propriétés différentes qui déboucheront sur des fonctionnalités de plastiques différentes : élasticité, transparence, rigidité, perméabilité, biodégradabilité, etc. Les débouchés sont nombreux : films, sacs, emballages, produits de consommation, etc.

Secteur automobile

L’habitacle en plastique des voitures est ainsi de plus en plus concerné. En octobre dernier, le constructeur automobile PSA a annoncé vouloir tripler la part des matériaux verts dans les pièces en plastique de ses voitures d’ici à 2011.

C’est le cas également de Toyota, qui se penche sur une voiture électrique hybride constituée d’un châssis en bioplastique, pour l’horizon 2020.

Alexandre Simonnet

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