“La” rumeur des cleantech : Tesla prépare son entrée en Bourse

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© Tesla

Pour la première fois à Wall Street  depuis 53 ans – depuis Ford, en 1956 — un nouveau constructeur automobile américain pourrait faire son entrée à Wall Street. Et pour la toute première fois, il s’agirait d’un de ces nouveaux constructeurs qui fabriquent des voitures électriques : selon l’agence Reuters, le groupe californien Tesla, né en 2003, veut entrer en Bourse et va très bientôt déposer son dossier devant l’autorité boursière. Pour l’instant, Tesla n’a pas confirmé.

Tesla s’est fait connaître par son Roadster, une voiture de sport tout-électrique, vendue 109.000 dollars pièce. Le président de la société, Elon Musk, avait indiqué l’an dernier, qu’une introduction en Bourse en 2008-2009 était une éventualité. Evidemment, la crise financière a tout gelé. Mais les introductions ont repris depuis mi-septembre à Wall Street.

A123 Systems a ouvert la voie

Et parmi les cleantech, le fabricant de batteries au lithium-ion pour voitures électriques A123 Systems a fait une entrée spectaculaire à Wall Street et bondi de 50% dès son premier jour de cotation, le 25 septembre, déclenchant chez tous les groupes des cleantech et les fonds qui y ont investi la forte tentation d’en faire autant. Même si depuis, A123 est en partie redescendu : il cotait le 20 novembre 14,70 dollars, en hausse de 9% sur son prix d’émission de 13,50 dollars.

Si Tesla entrait en Bourse avec autant de succès, ce serait un signal pour tout le secteur des véhicules électriques.

Pour Tesla, ce serait un moment idéal : le groupe dispose de caisses pleines, puisqu’il vient de recevoir du gouvernement américain un prêt aidé de 465 millions de dollars – de quoi rassurer les marchés financiers.

Bientôt un second modèle

Mais une nouvelle injection de cash, grâce à Wall Street, tomberait à pic pour Tesla, qui est sur le point de lancer un modèle grand public plus abordable, une berline appelée Model-S, qui sera construite en Californie à partir de fin 2011 et vendue environ 50.000 dollars. Le petit groupe californien espère la  voir concurrencer des modèles analogues de grands groupes comme Ford, General Motors, Nissan Motor et Renault.

En septembre, Tesla avait précisé avoir vendu jusque là 700 Roadster, une voiture qui peut passer 0 à 100 km/h en 4 secondes, plus vite qu’une Ferrari Spider.

Parmi les investisseurs dans Tesla figurent les fondateurs de Google, Sergey Brin et Larry Page. Egalement, le groupe Daimler a récemment racheté 10% de Tesla pour 50 millions de dollars, puis revenu 4% à son actionnaire d’Abou Dhabi, le fonds Aabar Investments. Et puis aussi les fonds Valor Equity Partners, Technology Partners, The Westly Group et Compass Venture Partners.

Tesla avait indiqué en juillet dernier être devenu rentable, avec un bénéfice de 1 million de dollars sur un chiffre d’affaires de 20 millions.

La situation boursière semble favorable : l’indice Bloomberg des valeurs récemment entrées en Bourse, qui avait plongé de 44% en 2008, a regagné 48% depuis le début 2009, deux fois plus que l’indice Standard & Poor’s 500 index. Mais les investisseurs restent cependant prudents et préfèrent les groupes à l’histoire éprouvés plutôt que les jeunes sociétés.

Tesla n’avait pas réussi à boucler une levée de fonds de 100 millions de dollars début 2009 et s’était rabattue sur une plus petite de 40 millions auprès d’investisseurs existants, puis a vendu 10% de son capital à Daimler, qui a choisi Tesla comme fournisseur de sa future Smart électrique.

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