Speed dating à grande échelle entre investisseurs et cleantech irlandaises

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Une rencontre entre investisseurs et entreprises des cleantech d’une telle ampleur est peu courante en Europe : l’organisme irlandais de promotion Enterprise Ireland a attiré à Londres, jeudi, des représentants de 85 fonds d’investissements européens – 55 britanniques, 12 allemands, 11 français et 2 belges, et même 5 japonais — pour examiner de plus près 35 start-up irlandaises des secteurs des logiciels et des cleantech.

Des entreprises qui pour beaucoup doivent encore passer à l’échelle commerciale et qui toutes cherchent des financements, allant de 1 à 20 millions d’euros.

10 minutes pour convaincre

Pour convaincre l’impressionnante brochette de fonds – dont les britanniques Amadeus, Intel Capital et Virgin Green Fund, l’équipe londonienne du fonds américain DFJ, DFJ Esprit, ou encore les français Demeter Partners, Saint-Gobain, InnovaFonds, Auriga, OTC Asset Management, Emertec, AGF PE, Alto, Ixcore… — les patrons, dûment entraînés, avaient 10 minutes de présentation publique pour convaincre, puis rencontraient pour des entretiens individuels de 15 minutes les investisseurs qui le souhaitaient.

« C’est la deuxième fois que nous organisons un tel évènement, et la première fois spécifiquement pour les cleantech », a souligné le responsable de l’événement, Garrett Murray, d’Enterprise Ireland, très satisfait du nombre de fonds qui avaient fait le déplacement. Une bonne partie d’entre eux, en particulier des fonds allemands et français, étaient venus spécifiquement pour les cleantech.

Bilan : les VC ont demandé au total environ 340 rendez-vous individuels avec des entreprises de secteurs variés, allant du solaire au smartgrid, en passant par les traitements des déchets et les biomatériaux.

Les start up au croisement des logiciels et des des cleantech très convoitées

Les sociétés qui ont décroché le plus de rendez-vous ont souvent été celles qui sont au croisement des logiciels et des cleantech : parmi elles, TreeMetrics, qui élabore des logiciels de gestion des forêts, City Bin, une entreprise de gestion intelligente des poubelles urbaines et FMC-Tech, qui a conçu des capteurs magnétiques à placer en divers points du réseau sur les lignes haute tension.

Les capteurs de FMC-Tech, l’un des sociétés les plus originales du lot, analysent l’état de charge du réseau et transmettent les données par des communications sans fil, de façon à prévoir les pics, voire les surcharges et les coupures. Une information que généralement les gestionnaires de réseau n’ont pas, selon la société.

FMC-Tech compte déjà 7 grandes compagnies d’énergie européennes parmi ses clients et son patron Mike McCormack a même évoqué une entrée en Bourse à Toronto ou à Londres dans les 1 ou 2 ans.

Des pure players cleantech

Trois autres « pure players » des cleantech ont également été très sollicités : SolarPrint, société qui propose des cellules solaires organiques « imprimées » — une technologie émergente sur laquelle planchent beaucoup de grands groupes — ; Phive, fabricant de cellules solaires à couches minces au silicium amorphe, et le groupe d’énergie houlomotrice déjà très médiatisé Wavebob, dont les bouées géantes captent l’énergie des vagues.

A signaler aussi Bioplastech, qui fabrique des plastiques bio-dégradables à partir des déchets ; Celtic Bioenergy, qui produit de l’énergie à partir des déchets ; ClearPower, un spécialiste de la biomasse ; Cynar (biocarburants tirés des déchets de plastiques), Episensor (capteurs intelligents notamment pour la gestion des bâtiments) ; ScFI, qui traite les boues urbaines  pour les transformer en eau propre ; SELC, spécialiste de la gestion intelligente des éclairages urbains, ServusNet, dont les logiciels permettent d’améliorer la gestion client des parcs éoliens et enfin le développeur éolien Wind Energy Direct, qui propose des installations éoliennes « sur site », qui alimentent directement  les grands sites industriels.

Un besoin d’au moins 1 million d’euros

« Nous avons dû sélectionner des entreprises qui cherchent au moins 1 million d’euros de financements, ce qui est le minium requis par les VC européens, a regretté M. Murray. « Nous allons aussi en présenter certaines à des VC américains mais là bas, il n’est même pas la peine de présenter des entreprises qui cherchent moins de 3 ou 4 millions ».

Enterprise Ireland n’est pas seulement un organisme de promotion des quelque 3.500 sociétés irlandaises qu’il a sélectionnées, dont 140 dans les cleantech, qui au total emploient 3.400 personnes. Il prend aussi des petites participations dans un certain nombre d’entre elles — c’est le cas, par exemple, de Wavebob — en jouant un rôle de business angel.

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