Résultats trimestriels : le solaire déprime, l’éolien exulte

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eoliennes-campagne1Les résultats de l’américain First Solar, l’un des leaders mondiaux des cellules photovoltaïques, ont déprimé tout le secteur solaire, alors que les chiffres spectaculaires et inattendu du danois Vestas, leader mondial des éoliennes, a dopé tout le secteur éolien.

Malgré des chiffres en nette hausse, First Solar a annoncé, le 28 octobre, des ventes bien moindres que prévues et ses marges ont fondu, un effet  de la chute des prix entraînée par la surproduction de cellules en silicium.

First Solar fabrique pourtant des cellules solaires d’un autre type, en couches mince et à base d’autres métaux, ce qui l’a jusqu’ici protégé de la chute des prix mondiaux dans le solaire. Mais finalement touché par ricochet, lui aussi a dû réduire ses prix.

Ses résultats augurent mal de ceux de ses concurrents européens, notamment les allemands Q-Cells, SolarWorls et Solon, attendus dans quelques jours.

Marge fondue

First Solar, qui vient d’être admis au sein du prestigieux indice S&P 500, a pourtant vu ses ventes augmenter de 38% au 3e trimestre 2009 par rapport au 3e trimestre 2008, et son bénéfice bondir de 54% à 153, 3 millions. Mais les analystes attendaient des ventes de 529 millions, et y voient le signe que First Solar, victime comme ses concurrents de la surproduction, a dû baisser ses prix.

Pire, sa marge brute a reculé à 50 ,9% au 3ème trimestre contre 56,1% au 2ème et ses prévisions du 4e trimestre supposent des marges encore plus faibles, entre 41 et 44%.

Même si le groupe a confirmé son objectif de 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires 2009, son action a chuté de plus de 15% la semaine dernière.

Plusieurs craintes pèsent sur le secteur solaire : l’Allemagne, premier marché solaire mondial, diminuera-telle ses subventions au secteur ? Quand s’atténuera la baisse des prix ?

La concurrence chinoise

L’américain SunPower, autre producteur solaire, a lui  vu son bénéfice trimestriel chuter de 48% et réduit ses prévisions pour le 4e trimestre, tout en signalant une hausse de la demande mondiale.

C’est sans doute parce que, dans cette grande guerre des prix et des volumes qui fait rage depuis des mois dans le solaire, ce sont les fabricants chinois qui gagnent des parts du marché mondial, notamment en Europe, au détriment des groupes américains et européens. D’ailleurs les chinois LDK et Trina Solar ont relevé leurs prévisions de ventes.

Si les prix des cellules en silicium baisse, c’est que le prix du silicium lui même a chuté. Autre victime de la baisse des prix, le groupe  Renewable Energy Corporation (REC), le fabricant norvégien de wafers en silicium – l’élément de base des cellules photovoltaïques en silicium –  qui a annoncé des résultats plus faibles que prévu, avec un bénéfice en baisse de 37% à 429 millions de couronnes (77,64 millions de dollars).

La surprise Vestas

Tout à l’inverse, le constructeur danois d’éoliennes Vestas, leader mondial du secteur, a affiché le 27 octobre des résultats surprenants, en nette hausse au 3e trimestre et maintenu malgré la crise ses prévisions  2009, alors que les analystes prévoyaient quasiment tous à une révision à la baisse.

L’action a gagné 10% à la Bourse de Copenhague. Car le bénéfice net de Vestas a progressé de 70% à 165 millions d’euros, la marge d’exploitation est passée de 9,1% au 3e trimestre 2008 à 13,5% au 3e trimestre 2009 et le chiffre d’affaires a progressé de 3% à 1,814 milliard d’euros. En revanche, le carnet de commandes, fin septembre, s’élevait à 3,5 milliards d’euros, en baisse. Cependant Vestas “s’attend toujours à annoncer de nouvelles commandes de plusieurs milliards d’euros dans les mois à  venir, contribuant à assurer les attentes en 2010”. Un bon signe pour ses concurrents qui publient leurs résultats dans quelques jours.

Pour les 9 premiers mois Vestas a dégagé un résultat net en hausse de 35,4% et des ventes de +16,2%, à 4,130 milliards. Il a maintenu ses prévisions 2009 d’un chiffre d’affaires de 7,2 milliards d’euros et une marge d’exploitation de 11-13%.

Vestas veut aussi se lancer dans l’offshore, chasse gardée de l’allemand Siemens : il prépare une nouvelle éolienne offshore d’une puissance de 6 MW.

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