Le solaire intégré au bâti : une particularité française

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PV intégréDerrière l’euphorie française dans le secteur du photovoltaïque se cache une réalité : le marché français n’est qu’une goutte d’eau du marché mondial. La France avec 1% de part de marché fait bien pâle figure dans une Europe qui a dominé plus de 70% du marché photovoltaïque (PV) en 2008. Mais elle a une spécificité : l’intégration au bâti, comme le confirme une étude du cabinet TBC, spécialisé dans le secteur du bâtiment.

La France : 1% du marché mondial

Pendant que la France installait environ 45 MW en 2008, l’Allemagne connectait au réseau 1 500 MW et l’Espagne près de 2 700 MW.

L’Espagne et l’Allemagne ont ainsi installé respectivement 44% et 27% de la puissance PV mondiale en 2008. Dans une moindre mesure les Etats-Unis, la Corée du Sud, l’Italie et le Japon se sont également distingués avec 4 à 6% du marché chacun. Ces six pays se sont partagés 91% du marché photovoltaïque l’année dernière, en puissance installée.

Au niveau du parc mondial cumulé fin 2008, même constat. Le marché est partagé entre l’Allemagne (35% de part de marché), l’Espagne (22%), le Japon (15%) et les Etats-Unis (8%). A eux quatre, c’est tout simplement 80% de la puissance photovoltaïque mondiale.

Le France commence cependant à rattraper son retard : après 108% de croissance en 2006,  la puissance installée a augmenté de 138% en 2007 et de 198% en 2008. Et l’explosion du solaire se confirme, avec quasiment autant de demandes de raccordement à ERDF pour le premier semestre 2009 que durant toute l’année 2008.

Parallèlement au décollage du secteur depuis 2006, la France se distingue par sa spécificité sur l’intégration du photovoltaïque au bâti, source de valeur ajoutée selon TBC.

L’intégration au bâti, une spécificité française…

L’intégration architecturale du photovoltaïque favorise une croissance plus saine du secteur, selon le cabinet TBC, pour qui ce choix évite les effets spéculatifs liés à l’explosion de parcs solaires de grande taille comme en Espagne.

Depuis juillet 2006, la France dispose ainsi des tarifs de rachat de l’électricité photovoltaïque les plus élevés au monde avec une forte prime d’intégration au bâti. « Les tarifs de rachat ne devraient pas évoluer à la baisse avant 2012 ou 2013 », affirme Jean-Pierre Loustau , directeur de TBC. De quoi stimuler le marché jusqu’à sa maturité.

Au contexte financier incitatif s’ajoute un environnement fiscal stimulant (crédit d’impôts, TVA à 5,5%, aides des collectivités) et des objectifs réglementaires clairs et ambitieux (23% d’énergies renouvelables d’ici 2020, bâtiments neuf à énergie positive vers 2020). L’investissement dans du photovoltaïque intégré au bâti est aujourd’hui un placement garanti sur 20 ans, qui génère un rendement moyen annuel de 8 à 10%.

… et une valeur ajoutée à exploiter

Ce marché représente une valeur ajoutée pour les industriels français. Car le secteur stimule l’innovation avec l’apparition de verrières solaires, de façades PV, de brise-soleil PV, de tuiles PV ou de produits d’étanchéité PV par exemple.

Seule contrainte, peu d’acteurs français se sont positionnés en amont de la filière, d’où la nécessité d’importer des technologies solaires allemandes, chinoises, japonaises ou américaines.

L’augmentation des volumes sur l’ensemble du marché français conjuguée à une baisse des prix (accroissement de l’offre, nouvelles technologies, maturité du secteur) devrait booster encore le marché dans les prochaines années.

Alexandre Simonnet

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