Copenhague : surenchère entre la Chine et les Etats-Unis

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barack_1216987831Wen Jiabao
A dix jours de l’ouverture du sommet de Copenhague, l’émulation USA-Chine commence à jouer. Une bonne chose puisqu’il s’agit des deux plus gros émetteurs de la planète : à eux deux, ils représentent près de 40% des émissions mondiales. Pour la première fois dans un cas comme dans l’autre, les Etats-Unis et la Chine ont annoncé, respectivement le 25 et le 26 novembre, des objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.Un geste fort, même si les objectifs annoncés par Barack Obama sont bien plus modestes que ceux des autres grands pays industrialisés et que la Chine annonce des objectifs par point de PIB, plus flous et difficilement comparables aux autres pays (Voir notre Repère : les objectifs de réduction du CO2 par pays).

Des objectifs chiffrés

Pour les Etats-Unis, Barack Obama a décidé de mettre sur la table à Copenhague un objectif  d’ici à 2020 de 17% de réduction des émissions de gaz à effet de serre américaines par rapport à 2005. Son objectif à long terme est une réduction de 30% d’ici à 2025, 42% d’ici 2030 et 83% d’ici 2050. Ce qui équivaut, par rapport à 1990 (la référence choisie par la plupart des pays), une réduction de seulement 4% en 2020 et de 22% en 2030 — alors que l’Union européenne prévoit une baisse d’au moins de 20% en 2020.

La Chine a embrayé et vient d’annoncer un objectif de réduction chiffrée de ses émissions de gaz à effet de serre par unité de PIB de 40 à 45% par rapport à 2005 en 2020. En septembre, le président Hu Jintao s’était engagé à réduire la croissance des émissions de CO2 de son pays par point de PIB — intensité carbonique — “de façon notable” d’ici à 2020, mais sans précisions chiffrées.

Obama et Wen Jiabao feront le déplacement

Autre surenchère, celui de la présence : Barack Obama a aussi annoncé qu’il se rendrait le 9 décembre à Copenhague car il a estimé que sa présence “donnera de l’élan aux négociations et, selon nous, augmentera les chances de succès”, selon son conseiller Mike Froman. Pour Greenpeace, parce que M. Obama arrivera et repartira avant la plupart des dirigeants étrangers et parce qu’il viendra avec des objectifs insuffisants, son voyage n’est “rien d’autre qu’une séance photo” sur le chemin d’Oslo, où il doit de toute façon se rendre le 10 décembre pour recevoir le prix Nobel de la paix.

Dans la foulée, la Chine a annoncé qu’elle serait représentée au Danemark par le Premier ministre Wen Jiabao — là aussi un geste de poids, même si ce ne sera pas le président Hu Hintao.

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