Guerre russo-américaine des tours vertes

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gazprom_1A l’ouest, la plus haute tour d’Occident et symbole de Chicago, la Sears Tower, sera “verdie” pour 350 millions de dollars. A l’est, la tour du géant russe Gazprom, qui doit être construite au coeur de Saint-Petersbourg pour 1,6 milliard d’euros, promet d’être la plus verte et  la plus haute d’Europe.

seras towerSans doute un signe de la confiance dans la reprise, la compétition internationale repart de plus belle sur qui construira la tour à la fois la plus haute et la plus écologique,  un créneau qui juste avant la crise voyait fleurir les projets les plus fous, dont beaucoup ont été mis en sommeil depuis un an.

Ce n’est pas qu’un gadget, puisque les immeubles de bureaux sont, avec les transports, les plus gros responsables des gaz à effet de serre mondiaux.

La Sears Tower, un gratte-ciel de 110 étages haut de 435 mètres, datant de 1973, va bénéficier d’une complète rénovation « verte », à la norme américaine de bâtiments à faibles émissions de CO2 baptisée LEED (Leadership in Energy and Environmental Design). Au programme, piloté par le cabinet d’architectes Adrian Smith + Gordon Gill, des fenêtres isolantes (à la place des simples vitrages actuels), des chaudières à gaz combinées à des piles à combustibles, des éoliennes, des chauffe-eau solaires, des éclairages intelligents, des ascenseurs économes, des panneaux solaires et un toit de verdure. Le chantier est prévu sur cinq ans.

La Sears Tower, rebaptisée Willis Tower cet été après l’accord avec le groupe londonien Willis Group Holdings qui a pris plusieurs étages en gérance, devrait réduire de 80% ses émissions de CO2 et économiser près de 100 millions de litres d’eau par an.

Tour contestée en plein Saint-Petersbourg

A 7 000 km à l’est, l’ Okhta Centre, une tour de 77 étages et 400 mètres de haut, devrait finalement voir le jour : le gouverneur de Saint-Petersbourg, Valentina Matviyenko, vient de donner son feu vert à ce complexe proposé depuis trois ans, après des mois, voire des années d’hésitations.

Conçue par le cabinet d’architectes britannique RMJM, cette tour en spirale sera le siège de la branche pétrolière de Gazprom, OAO Gazprom Neft, et abritera aussi une salle de concert, un musée, un hôtel et un centre d’affaires.

Parmi les aspects “verts”, une enveloppe isolante, une ventilation intérieure naturelle, des éclairages économes, une isolation renforcée pour supporter les hivers russes.

Tous ces caractères pro-environnement n’ont pas calmé les nombreux opposants, qui la surnomment déjà « le briquet » et craignent qu’elle ne défigure la ville, dont le ministre russe de la Culture Alexandre Avdeïev qui veut tout faire pour l’empêcher.  Elle risque aussi de ne pas plaire à l’Unesco, qui a classé la ville au patrimoine mondial de l’Humanité et averti qu’elle pourrait l’en rayer si la tour est érigée.

Les deux pays ne sont pas les seuls à concourir pour la palme mondiale du bâtiment vert. Les Emirats du Golfe en on fait l’un de leur chevaux de bataille, comme le montre, entre autres, cet extraordinaire monument en forme d’araignée recouvert de panneaux solaires projeté à Dubai.

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