Un livre à laisser cinq heures au soleil

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LGLe sud-coréen LG Display vient de dévoiler un livre électronique greffé d’un petit panneau solaire ultra-fin. L’idée : rendre ces lecteurs totalement nomades, capables de contenir des centaines de livres électroniques.

Le « Solar Cell e-book » de LG est un prototype de livre électronique dont le volet de gauche intègre un carré de cellules solaires à couches minces – une fine couche de métaux photovoltaïques vaporisés sur une feuille de plastique.

Cellules à couches minces

Epais de sept millimètres, large de 10×10 cm, ce « film solaire » ne pèse que vingt grammes. LG a choisi des cellules à couches minces, légères et flexibles, particulièrement adaptées aux utilisations nomades.

Mais si ces cellules minces, une technologie en plein essor, sont bien moins chères et moins lourdes que les plaques de silicium des cellules solaires classiques, elles sont aussi moins performantes.

Il faudra cinq heures d’exposition au soleil pour que ce lecteur fonctionne une journée de plus, selon LG.  Alors qu’un chargement normal grâce à l’électricité permet une autonomie suffisante pour lire entre 10 à 20 ouvrages de 400 pages – de quoi lire des semaines, car les eBook sont peu gourmands en énergie.

Pour l’instant, les cellules utilisées par LG ont un rendement (taux de conversion de la lumière en électricité) particulièrement bas, de 9,6%. Le groupe promet cependant de l’améliorer à 14% en 2020, ce qui devrait permettre un chargement nettement plus rapide.

Un marché des lecteurs de plus en plus compétitif

LG tente ainsi une percée sur un marché des livres électroniques où la concurrence s’annonce féroce. Les plus populaires, le Kindle d’Amazon, qui a été lancé ce mois-ci dans le monde entier pour environ 190 euros, et l’e-Reader de Sony dominent le marché à plus de 70%.

Mais de nouveaux venus leur disputent la place comme Bookeen (avec les Cybook Opus et Gen3), Irex (avec l’iLiad), Fujistu (avec le FLEPia) et peut-être demain Apple. Rien qu’aux Etats-Unis, le cabinet Forrester prévoit 3 millions d’unités vendues cette année et 6 millions en 2010. Et iSuppli attend près de 18 millions d’unités vendues dans le monde en 2012.

Solaire ou pas, l’e-Book serait plus « vert » que les livres papier : selon une étude récente du Cleantech Group, un livre électronique équivaut à l’empreinte carbone de vingt trois livres traditionnels.

Le marché des chargeurs solaires pour appareils nomades s’étoffe aussi. Sont apparus cette année des mini-PC alimentés par un panneau solaire sur le couvercle, comme le Gyy de l’espagnol iUnika.

Mais outre le problème de ne pas pouvoir les utiliser à l’intérieur, la lenteur de chargement reste leur défaut majeur. Ces chargeurs de plus en plus petits, nécessitent par exemple 5 heures pour recharger complètement un téléphone ou une quinzaine d’heures pour un petit ordinateur. La technologie n’en est qu’à ses débuts.

Alexandre Simonnet

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