Copenhague : jeu de poker menteur à Bangkok

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cop15par notre chroniqueuse “spécial Copenhague”,  Annick Maroy

A Bangkok, avant-dernière rencontre internationale avant le sommet de Copenhague, le moins que l’on puisse dire, c’est que les Américains ne rassurent pas. Les délégués du gouvernement, rassemblés avec leurs homologues de 180 pays, ont pour tâche de négocier les quotas d’émission de CO2 après 2012, la date à laquelle les accords de Kyoto prennent fin.

Tous les pays industrialisés s’observent, et craignent de consentir des efforts que les autres nations finiraient par refuser. Et surtout, aucun ne souhaite assumer seul la charge financière induite par la lutte contre le réchauffement climatique.

A ce jeu de poker menteur, les Etats-Unis se trouvent dans une position inconfortable. Leur loi sur le changement climatique a été votée à une courte majorité par les députés, au mois de juin 2009. Elle est en cours d’examen au Sénat, dans une version amendée : la loi présentée le 30 septembre 2009 par les sénateurs Barbara Boxer et John Kerry projette de baisser les émissions de 20% en 2020 par rapport à leur niveau de 1995, alors que l’objectif n’était que de 17% en juin.

Avec une opinion publique davantage préoccupée par le projet de refonte du système de santé, les lobbies agricole et industriel s’en donnent à cœur joie, pour commenter les impacts du Clean Energy Jobs and American Power Act. Aux promesses de créations d’emplois « verts », ils opposent les menaces de coupes claires dans les secteurs industriels jugés polluants, et contestent toute mesure qui irait à l’encontre d’un renforcement de la puissance économique américaine.

Le vote ne devant intervenir qu’en 2010, et requérant une majorité de 60% des voix, il est logique de se demander, en cas d’échec, quel pourrait être le fameux « plan B » de Barack Obama, évoqué le 24 septembre dernier par l’un de ses représentants pour rassurer les autorités européennes.

A Bangkok, l’énergie que déploient les Américains à obtenir des assurances de la part des autres nations, voire à réclamer le durcissement de la réglementation, mise en face de leur potentielle inaction, énerve …

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