La Firme verte ?

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appleSi de grandes firmes boycottent la première institution patronale au nom de l’environnement, quel en sera l’impact ? C’est ce que tentent plusieurs grandes entreprises américaines, Apple étant la dernière en date, qui ont quitté la Chambre de commerce des Etats-Unis, coupable de s’opposer à une limitation des émissions de gaz à effet de serre, voulue par le gouvernement Obama.

“Nous nous opposons fermement aux récents commentaires de la Chambre contre les efforts de l’Agence de protection de l’environnement pour réduire les missions de gaz à effet de serre”, a déclaré la vice-présidente d’Apple, Catherine Novelli, dans une lettre ouverte au président de la Chambre Thomas Donohue, en ajoutant qu’« Apple soutient la régulation des émissions”. Apple a récemment rendu public l’impact en carbone du cycle de vie de ses produits.

La Chambre de commerce de plus en plus critiquée

La Chambre, qui dit représenter 3 millions d’entreprises, est l’un des opposants les plus actifs à l’idée d’un plafond national des émissions aux Etats-Unis. Elle a menacé de porter plainte si l’Agence de l’environnement, un organisme gouvernemental, continuait à prévoir des normes limitant les émissions, en ne reconnaissant ce droit qu’au Congrès. Elle s’est aussi élevée contre la création d’un marché du carbone défendue par Obama, que prévoit la loi climat adopté en juin par la Chambre des Représentants. La Chambre de commerce argue que les autres pays pollueurs n’ont pas les mêmes contraintes.

Déjà ces dernières semaines, trois grosses compagnies d’énergie ont quitté la Chambre : la californienne Pacific Gas & Electric – la plus vertueuse, qui prévoit un recours massif à l’énergie solaire – ainsi que PNM Resources et le groupe nucléaire Exelon. Puis Nike s’est retiré du conseil d’administration, toute en restant membre de la Chambre. Johnson & Johnson a aussi publiquement critiqué dès mai dernier.

Les grandes entreprises moins réfractaires

Mais pour l’instant, la Chambre n’a pas changé d’un iota sa position, défendue sans détours sur son site officiel. Car pour elle si un plafond du carbone peut arranger certaines grosses firmes, cela nuirait à des millions d’entreprises américaines.

Les plus grandes entreprises américaines font du lobbying pour que le Sénat adopte rapidement la loi sur le climat : des dirigeants de Dow Chemical, Entergy, Nike, Timberland, et 140 autres grands groupes ou fonds d’investissement se réunissent cette semaine à Washington pour faire passer le message. Une vingtaine d’entre eux, dont Starbucks, ont adressé une lettre ouverte à Barack Obama. Pour eux, un marché du carbone va doper les investissements dans les cleantech et la loi énergie peut créer 1,7 million d’emplois « verts ».

Le  gouvernement Obama, qui n’a toujours pas obtenu l’accord du Sénat sur sa loi énergie, avance côté exécutif. Barack Obama pour qui le gouvernement, premier consommateur d’énergie du pays, doit montrer l’exemple, vient par exemple de demander aux organismes fédéraux de se fixer un objectif de réduction des émissions pour 2020, en réduisant de 30% leur consommation de carburant, d’améliorer de 26% leur consommation d’eau et de requérir des critères environnementaux sur 95% des contrats publics.

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