2e trimestre : les produits à recycler ont peut-être atteint leur plus bas

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Les produits à recycler, dont les prix sont très bas depuis environ six mois en raison de la crise qui diminue la demande, pourraient avoir enfin atteint leur plancher au cours du 2e trimestre. Le prochain trimestre comporte de bons espoirs de hausse dans la plupart des secteurs, sauf dans celui du désencrage (papier journal et magazine à recycler) qui reste stagnant à cause de la mauvaise santé de la presse, cliente des papetiers qui lui fournit du papier recyclé. Il s’agit ici des cours des produits collectés prêts à être revendus aux industriels qui les recyclent. Le tableau est sombre, mais ne peut l’être plus, d’où un pronostic de remontée. Voici une analyse par filière.

  • Papier Carton

L’incertitude continue de planer sur la sphère papetière : le secteur ne bénéficie que de façon marginale des divers plans de relance et les perspectives moroses n’encouragent pas les assureurs crédits à appuyer le secteur. Les prix des ‘sortes basses’ (papier-carton ou mélanges, vendus moins chers) sont toujours sous le poids des stocks importants des clients. Les ‘sortes hautes’ (papier blanc non mélangé à d’autres produits, et destiné à l’imprimerie) sont clairement concurrencées par la pâte vierge dont le prix a diminué.

  • Plastique

L’impact de la baisse de l’activité des industries et des ménages se fait ressentir avec une baisse des tonnages d’environ 20% ce trimestre par rapport au trimestre précédent. Les prix sont incertains car les négociations sont de plus en plus tendues sur les marchés à l’export, à cause de la hausse de l’euro et du taux de fret ainsi que des augmentations des taxes à l’importation décidées par le gouvernement chinois qui, en outre, contrôle systématiquement les conteneurs en provenance des zones à risque de grippe.Les ports se bloquent, les prix se crispent. La baisse des cours des films PEBD est notable. Sur le marché européen, les prix restent difficiles notamment sur le PET, le PC et le PA mais quelques sursauts de marché apparaissent.

  • Bois

La situation liée à la tempête Klaus reste pour le moment à l’arrêt : les aides de l’Etat, indispensables à l’organisation de l’évacuation des tonnes, se font attendre et la filière s’impatiente. Le bois énergie connaît une baisse normale de l’activité en ce début de la période estivale. Les fournisseurs se sont activés pour répondre aux appels à projets BCIA et CRE3 : la participation a été particulièrement importante. A moyen terme, dès le début de la saison de chauffe, il se peut que l’offre de bois soit inférieure à la demande des chaudières, donc une légère hausse pourrait apparaître. Du coté des panetiers,  les prix restent stables malgré une baisse de leurs ventes : la faiblesse des tonnages mis à disposition par les centres de tri et la hausse des coûts énergétiques et du pétrole et produits dérivés en sont les principales raisons et permettent d’équilibrer ce marché et de profiter de quelques bons prix spots.

  • Désencrage (papier journal ou magazine à recycler)

La conjoncture européenne reste morose avec des usines dont les pertes s’accumulent, les arrêts machines se multiplient en raison de la baisse d’environ 20% de la demande par rapport au trimestre précédent et de la prudence au niveau de la gestion des stocks. Même si la mise à disposition de matière décline, le marché reste excédentaire. Cependant, certaines papeteries sont parvenues à un point d’équilibre au deuxième semestre pour les ventes, les usines n’ayant pas constitué de stocks annexes à bon prix. Des prévisions de stabilité, voire de remontée des prix dans un futur proche, paraissent réalistes.

  • Verre

La situation est plus que tendu sur le marché européen du recyclage et de la fabrication du verre principalement en raison des marchés avals que sont l’automobile et le BTP. Seul paradoxe, la France. La guerre commerciale que se livre les opérateurs a un impact sur le prix de reprise des calcins qui se maintient.

  • Ferreux et Non Ferreux

La situation depuis trois mois est stable, avec un ralentissement de la production. Le marché export crée la demande, notamment l’Asie qui a bénéficié des 11% de progression des ventes de l’automobile en  Chine. Sur les non ferreux, les stocks mondiaux se sont transférés vers l’Asie avec des prix en légère hausse. Nous sommes sur des baisses de marchés spot, mais avec des rebonds techniquement durables.

Bilan réalisé avec notre partenaire le site Recyclic et son analyse trimestrielle Recy Watch


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