Feu vert pour le London Array, le plus grand parc éolien offshore

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london-arrayGo ! Finalement, cet automne démarrera la construction du plus grand parc éolien en mer (offshore) du monde, le London Array, dans l’estuaire de la Tamise, un projet de 1 GW – autant qu’un réacteur nucléaire, de quoi alimenter 750.000 foyers.

Un projet sauvé de l’abandon par la décision du gouvernement britannique de doubler ses subventions à l’électricité des éoliennes en mer, qui a poussé ses trois investisseurs (le danois Dong Energy, le groupe d’énergie allemand E .ON et Masdar, le projet d’énergies nouvelles d’Abou Dhabi) à remettre au pot 2,2 milliards d’euros.

Le projet avait reçu un coup de massue en mai 2008 avec le brusque retrait du groupe pétrolier Royal Dutch Shell, l’un des trois actionnaires initiaux, découragé par l’augmentation des coûts prévus. Il était alors resté sur les bras de Dong et d’E.ON. Heureusement, Masdar, qui par ailleurs construit à Abu Dhabi une ville à 100% verte, était venu rejoindre le consortium en octobre dernier. Les parts sont désormais de 50% pour Dong, 30% pour E.ON et 20% pour Masdar.

Mais les trois partenaires avaient ensuite laissé le projet en sommeil, devant le manque de crédits dû à la crise financière et la chute de la livre sterling, qui a rendu plus chères les éoliennes importées.

Mais ils ont finalement décidé  d’injecter 2,2 milliards d’euros pour réaliser la première phase du projet, soit 630 MW. Elle devrait être terminée à temps pour fournir de l’électricité lors des Jeux Olympiques de 2012.

Le PDG de Dong, Anders Eldrup, a expliqué que la décision, le mois dernier, par le gouvernement d’augmenter ses aides à l’éolien offshore avait été décisive. Sans ces aides, le London Array n’aurait, selon lui, pas été rentable.

Dong est déjà un leader de l’éolien offshore : il a construit la moitié des parcs éoliens en mer en activité actuellement dans le monde. Il compte implanter 500 éoliennes Siemens en mer du Nord dans divers parcs, dont le London Array.

Londres a décidé de consacrer 525 millions de livres dans son budget 2009  à des subventions à l’éolien offshore entre 2011 et 2014, en relevant la proportion d’énergies renouvelables obligatoire pour les compagnies d’électricité : de 9,7% en 2009, cette part devra passer à 15,4% en 2016. Les compagnies doivent respecter ce pourcentage ou verser une contribution à un fonds. Il s’agit de contribuer à l’objectif de la Grande-Bretagne de réduire ses émissions de 80% d’ici 2050.

Le budget comprend aussi 405 millions de livres pour “le développement d’un secteur industriel vert” et d’énergie bas carbone qui serait leader mondial. Au total, quelque 8 GW de projets éoliens ont été approuvés mais pas encore construits.

Le London Array sera construit sur une zone de 233 km2 à 20 km au large des côtes du Kent et de l’Essex. La première phase comprendra 175 éoliennes fournies par Siemens.

Le lancement du London Array marque un tournant, selon une étude de Frost & Sullivan qui estime que l’éolien offshore en Europe, qui ne représente que 2% du total de l’éolien européen pour l’instant, gagnera en importance et passera de 1.276 MW en 2008 à 18.769 MW en 2015.

Les coûts des parcs offshore sont presque le double de ceux des parcs à terre (qui sont d’environ 1 million de dollars par MW installé) et ont encore augmenté ces 2 ou 3 dernières années. C’est pourquoi la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont mis en place des programmes de R&D pour réduire les coûts, en améliorant la technologie des turbines et les techniques d’installation, souligne l’étude, pour qui la plupart des gouvernements européens parient sur l’éolien et aident le secteur.

Pourtant les producteurs éoliens en Espagne  – troisième producteur éolien au monde – s’inquiètent beaucoup sur l’avenir de leurs subventions après 2010. L’association espagnole de l’éolien (APPA) estime que l’Espagne devra se doter de 45 GW d’énergie éolienne si elle veut remplir les objectifs européens de 2020. Alors que les aides actuelles expireront en 2012, la nouvelle loi qui vient d’être adoptée ne spécifie pas si les nouveaux parcs recevront ou non des aides au-delà de 2010. D’autant que, confrontée à un déficit budgétaire creusé par la crise, Madrid a déjà réduit ses subventions au solaire. Selon l’APPA, pour remplir les objectifs européens, l’Espagne devrait tirer 43% de son électricité d’énergies renouvelables et l’éolien devrait passer de 17 GW actuellement à 45 GW, dont 5 GW offshore. Le gouvernement s’est fixé un objectif de  20 GW pour 2010.

En 2008, l’éolien a représenté 17,6% de la capacité de production d’énergie de l’Espagne et fourni 11,5% de l’électricité consommée.

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