L’éolien offshore met le turbo

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samsosmHier Areva avec une commande de 700 millions d’euros pour l’une de ses filiales, aujourd’hui Siemens avec un contrat de 450 millions d’euros… Le marché européen de l’éolien offshore reprend des couleurs, après les difficultés de ces derniers mois provoquées par la crise financière.

Siemens va fournir 88 turbines pour le futur parc éolien de Sheringham Shoal, situé au large de la côte de Norfolk, dans l’est de la Grande-Bretagne. Il en assurera la maintenance pendant au moins 5 ans.

Ce parc, qui aura une puissance installée de 315 MW, sera construit et exploité par les producteurs d’énergie norvégiens StatoilHydro et Statkraft. Il représente un investissement total de plus de 1,1 milliard d’euros. Il pourra alimenter 220 000 foyers britanniques à partir de 2011. La construction doit démarrer à l’été 2009.

Siemens, leader mondial de l’éolien offshore, avait déjà signé, il y a quelques semaines, l’un des plus gros contrats de l’histoire de l’éolien : un marché estimé à plus de 2 milliards d’euros pour la fourniture de 500 turbines de 3,6 MW au producteur danois Dong Energy pour un parc de 1 800 MW, également en mer du Nord.

L’éolien offshore est encore très modeste mais il se développe à toute vitesse : en Europe, sur plus de 8,4 GW de nouvelles capacités éoliennes installées en 2008, 357 MW étaient situées offshore, selon le dernier rapport du Global Wind Energy Council. Aujourd’hui, l’éolien offshore représente un total de 1 471 MW. Soit environ 2,3% des capacités totales éoliennes de l’Europe.

Les plus grands parcs offshore se situent en mer du nord et en mer Baltique. La Grande-Bretagne est aujourd’hui le leader mondial, avec une capacité installée de 600 MW. Le Danemark, l’Irlande, les Pays-Bas et la Suède sont également bien positionnés.

Si la technique est aujourd’hui maîtrisée, le coût reste élevé. La plupart des parcs ont été installés à moins de 20 kilomètres des côtes et dans des eaux peu profondes (moins de 20 mètres de profondeur) pour minimiser le coût des fondations et du câblage. Mais le coût de l’électricité produite reste encore important, de 6 à 8 centimes d’euro par kWh. D’où l’intérêt de construire de grands parcs pour améliorer la rentabilité.

De nombreux projets sont aujourd’hui lancés, toujours en Europe du Nord. La crise financière et l’assèchement du crédit ont mis à mal certains d’entre eux, comme le gigantesque projet du London Array (un investissement de 2,5 milliards d’euros), dont Shell s’est retiré, finalement remplacé par Masdar, le fonds d’investissement d’Abu Dhabi. Mais les difficultés semblent aujourd’hui se résorber et les professionnels de l’éolien retrouvent un peu d’optimisme.

Par rapport aux pays européens les plus en pointe, la France est particulièrement en retard, mais elle commence à avancer timidement. Le ministère de l’Ecologie a ouvert récemment une concertation pour planifier le développement de fermes éoliennes sur chaque façade maritime d’ici au 15 septembre prochain. Le Grenelle de l’environnement a fixé un objectif de 5 000 à 6 000 MW d’éolien offshore à l’horizon 2020.

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