Les pétroliers lorgnent les énergies renouvelables

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forage_petrole_1202995859Le français Total vient d’investir 45 millions de dollars dans la start up du solaire « mobile » Konarka, BP mise depuis plusieurs années sur l’éolien où il a atteint une capacité de production de près de 1 000 MW et a crée une joint venture avec le géant minier Rio Tinto spécialisée dans l’hydrogène, Petrobras prévoit d’investir 2,4 milliards de dollars dans les énergies alternatives entre 2008 et 2012, dont 1,5 milliard dans les biocarburants…

Pas de doute : les pétroliers ont pris le virage des énergies alternatives, selon une étude menée par le cabinet de consultants KPMG auprès de 14 grands groupes pétroliers, dont Shell, BP, Chevron, ExxonMobil, Gazprom, Total…

Leur première motivation pour investir dans les énergies alternatives ? Pour douze sociétés, il s’agit de répondre aux nouvelles contraintes environnementales et à la lutte contre le réchauffement climatique, avec la réduction des émissions de CO2 qui les impacte de plein fouet. Seuls Gazprom et Lukoil ne sont pas sensibles à ce motif.

L’autre grande motivation, c’est la hausse de la demande mondiale en énergie, provoquée par l’accroissement démographique et l’amélioration globale du niveau de vie. Aujourd’hui, un Chinois consomme par exemple dix fois moins d’énergie par an qu’un Américain et cinq fois moins qu’un Européen. Neuf entreprises sur quatorze mettent en avant ce motif pour expliquer leur diversification.

La consommation totale d’énergie primaire dans le monde devrait progresser de 1,6% par an en moyenne sur la période 2000-2030, selon le scénario de référence de l’agence internationale de l’énergie. Ces prévisions pourraient cependant être revues à la baisse en fonction de l’ampleur et de la durée de la crise économique.

D’autres motivations apparaissent nettement moins prioritaires, comme le déclin des réserves pétrolières.

Si les énergies alternatives ont encore peu d’importance dans les états financiers de ces groupes, ils ont tous posé des jalons. L’énergie qui les intéresse le plus est la biomasse – et plus particulièrement les biocarburants qui apparaissent dans le prolongement de leurs activités actuelles : douze sociétés se diversifient dans cette voie, dont 8 de manière prioritaire.

Le solaire et l’éolien remportent aussi un franc succès, avec respectivement 8 et 7 sociétés qui ont investis dans ces domaines. Les technologies de l’hydrogène intéressent également une majorité d’acteurs, mais ils en sont encore généralement au stade de la recherche (lire notre article sur les véhicules à hydrogène en Allemagne, avec l’implication de Total).

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Pour se déployer dans les énergies alternatives, seules 5 groupes (dont 4 nationalisés) ont chois de se développer seuls : Gazprom, Petrobras, Petrochina, Sinopec et Lukoil. Toutes les autres font des partenariats avec d’autres entreprises ou des universités. Les partenariats sont surtout fréquents dans le solaire et l’éolien.

Les stades d’avancement sont très différents en fonction de la nature des énergies alternatives, selon les observations de KPMG : pour les moins matures, comme l’hydrogène, la biomasse ou le solaire, les pétroliers en sont essentiellement au stade de la recherche.

Mais elles en sont au stade de la production pour d’autres sources, et notamment l’éolien et la géothermie. Pour ces technologies, leur maîtrise du processus industriel a permis de déployer des installations.

Accéder à l’intégralité de l’étude ici.

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