Des puces transforment la chaleur perdue en électricité

Print Friendly, PDF & Email

komatsu

Le groupe japonais Komatsu vient de mettre en vente des modules thermoélectriques capables de convertir en électricité la chaleur ambiante qui règne dans les usines, voire sous les capots des voitures, avec un haut taux de rendement.

Le taux de conversion de ces modules, des semi-conducteurs composés d’un alliage de tellurure de bismuth, atteint 7,2% ,soit 50% de plus que les systèmes existants, selon Komatsu.

Il faut que la température ambiante se situe entre 30 et 250 degrés Celsius. Un module de 5 x5 cm, qui coûte 320 dollars, peut alors produire jusqu’à 24 W.

Les modules thermoélectriques servent à la base à contrôler la chaleur et à réfrigérer, un créneau dont Komatsu est un leader mondial. Mais dans ce cas, Komatsu les utilise à l’envers, une technique baptisée génération thermoélectrique, longtemps considérée comme très chère et peu performante, mais qui ne cesse de progresser depuis 10 ans.

Ces systèmes visent surtout à récupérer la chaleur perdue des usines, des incinérateurs, à un coût moindre que l’électricité solaire, affirme Komatsu.

Selon l’université de Berkeley, 55 à 60%  de l’énergie produite est dissipée en chaleur perdue et en théorie pourrait, si elle était récupérée, fournir 19% de l’énergie consommée aux Etats-Unis.

Plusieurs entreprises exploitent ce créneau de récupération de la chaleur, comme Recycled Energy Development (RED) aux Etats-Unis, China Energy Recovery et la société de géothermie israélienne Ormat. RED, qui a déjà installé 250 systèmes de ce type,  construit aux Etats-Unis pour 45-55 millions de dollars un site d’exploitation de la chaleur provenant d’une usine de silicium, qui selon le groupe, pourrait fournir 44 MW soit 30% de l’énergie de l’usine.

La start-up  américaine ElectraTherm, a levé en novembre 2,6 millions de dollars pour tester un système de conversion de la chaleur — qui fait bouillir un liquide réfrigérant pour dégager une pression capable de faire tourner une turbine — et sa “Green Machine” peut produire 50 kilowatts avec une température de 100 à 200 degrés C.

Le chinois China Energy Recovery vient de conclure un contrat de 8,9 millions de dollars avec le groupe chimique chinois Sopo Group pour réaliser un système de récupération de la chaleur, qui réalimente l’usine non pas en électricité mais en vapeur chaude, qui sinon doit être produite en brûlant du charbon. Ce système doit  lui faire économiser 17.000 tonnes de charbon par an et 200.000 tonnes d’eau.

Article précédentL’Europe finance des recherches sur le captage du carbone (Premium)
Article suivantLa grande ambition verte du système de santé anglais