Solarworld-Opel : le succès du solaire leur a tourné la tête…

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“Totalement incohérent” ! Nicolas Rochon, gestionnaire de portefeuille de la Financière de Champlain, est catégorique : le fabricant allemand de panneaux solaires SolarWorld se décrédibilise complètement en annonçant vouloir racheter les usines allemandes d’Opel pour produire des véhicules économes en énergie. Même si cette ambition illustre son éclatante réussite sur un marché du solaire en hausse insolente de 40% par an.

GreenUnivers : Croyez-vous à cette offre ?

“Non. Nous avons une vision très négative de cette annonce : c’est la dérive d’une société pour qui tout a été très facile ces dernières années. C’est clairement un pied-de nez de son PDG, Franck Asbeck, qui pense pouvoir tout se permettre. Cela me fait penser à Meissier ! Sa proposition n’est absolument pas réaliste : le secteur auto est très complexe, on ignore encore quelle technologie l’emportera pour les voitures vertes. Le plan de reprise semble lui aussi fantaisiste : 250 millions payés en cash, plus 750 millions de dette sécurisée par l’état allemand couplés d’une indemnité de 40.000 euros versée par salarié, soit 1milliard d’euros au total… Il ferait mieux de saisir les opportunités sur son secteur pour continuer de se développer.

GU : Alors ce n’est qu’un coup de pub ?

Si encore c’était cela… Mais Asbeck est sérieux, c’est bien ce qui m’inquiète. Avec les investisseurs qui téléphonaient, la société a eu un comportement outrancier, en répondant que cela ne les regardait pas, que la société faisait ce qu’elle voulait… Quand on a la chance d’être sur un secteur en partie protégé de la crise économique (GU : à cause des tarifs d’achats d’électricité solaire fixé par le gouvernement), offrant un rythme de croissance supérieur à 40% par an, on ne va pas utiliser l’argent de ses actionnaires pour aller sur un secteur automobile ne présentant aucune visibilité !

GU : Mais une société des greentech qui attaque une société classique, c’est tout un symbole, non ?

C’est vrai, le message est intéressant : il met en lumière la solidité de cette industrie qui est composée de sociétés bénéficiant de carnets de commandes très importants et de bilans sains (SolarWorld a 7 milliards d’euros de commandes et dispose de  plus de 900 millions de cash). Les sociétés du solaire ne sont plus de petites PME est-allemandes ! C’est une illustration de la puissance du secteur solaire et des énergies renouvelables et du mouvement vers la révolution énergétique que nous vivons.

La Financière de Champlain est l’une des sociétés de gestion françaises les plus en pointe sur le développement durable.

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