Le petit éolien, un marché qui explose en France et Weole en profite

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Tout comme les panneaux solaires pour les particuliers (quoique à moindre échelle), les petites éoliennes à planter sur le toit de sa maison ont la cote, à tel point que leur nombre, inférieur à 1.000 cette année en France, devrait quadrupler en 2009. Et comme pour le solaire, la France sort des années 70, où panneaux et éoliennes personnelles étaient l’apanage de fermes isolées — dont celles du Larzac –et de militants passionnés.

Un virage qui donne des ailes à la jeune société Weole Energy, née l’an dernier, l’un des trois principaux groupes français de ce secteur, avec le leader France Eoliennes et Joliet.

Weole vient de lever cette semaine 2 millions d’euros, et table sur des ventes multipliées par six ou sept l’an prochain : d’environ 150 éoliennes en 2008, elles devraient atteindre 1.000 en 2009, a déclaré à GreenUnivers son président, Michel Galligo. “Nous avions 10% du marché, nous allons doubler notre part cette année”.

La France ne fait que suivre une vogue internationale du mini-éolien, notamment aux Etats-Unis, où elle gagne même les villes où pourtant le vent ne passe guère.

Créé il y a un an, sur fonds propres de 85.000 euros, Weole Energy a obtenu 1 million auprès de Crédit Agricole Private Equity, via son FCPR Capenergie, et 1 million de la compagnie d’électricité privée Direct Energie.

Weole Energy fournit des éoliennes d’une capacité de 1 à 50 kilowatts – donc pas les micro-éoliennes de 200 ou 300 watts, celles que l’on met sur un mât de voilier ou sur un mobile-home.

« Pour alimenter une maison de 4 personnes, il faut une éolienne de 5 KW environ. Elle produira 8.000 kilowatts-heure par an, de quoi fournir 50 à 100% de l’énergie de la maison », explique Michel Galligo.

« Une telle éolienne a généralement un diamètre de 6,4 mètres, sur un mât de 12 mètres (la limite maximale en France pour se passer d’un permis de construire). Il faut un jardin ou un terrain d’au moins 500 m2 et généralement, on la place à une quinzaine de mètres de la maison. Elle sera pratiquement inaudible de l’intérieur », selon lui. Certains utilisateurs installent des batteries, pour disposer d’électricité quand il n’y a pas de vent.

Il en coûte aux particuliers environ 26.000 euros (comme une installation solaire, en gros, mais cela produit davantage d’énergie, car la maison peut être complètement autonome). Et il faut déduire de ce coût les crédits d’impôts, qui vont jusqu’à 8.000 euros.

Depuis juillet 2007, EDF n’a plus l’obligation de racheter l’électricité des petites éoliennes à un tarif subventionné, l’obligation ne concerne que l’électricité issue des grands parcs éoliens.

Mais on peut aussi revendre son surplus (celui généré la nuit, pas exemple) à un autre opérateur d’énergie, comme la coopérative Enercoop qui rachète à 6 centimes d’euros le Kwh « Mais nous développons un partenariat avec la compagnie Direct Energie pour une offre très intéressante », indique M. Galligo.

« Ce n’est pas un placement financier comme l’est le solaire, c’est une autre démarche. Vous consommez vraiment l’électricité que vous produisez », dit-il.

Le marché du petit éolien suit le boom du grand éolien qui, malgré les critiques, a doublé en 2007 et devrait atteindre en France, selon l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), plus de 2 milliards d’euros en 2012.

Weole fait fabriquer ses éoliennes en Asie, les onduleurs viennent d’Allemagne et les mâts de France.

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