20 milliards de dollars nécessaires pour la capture et le stockage du carbone

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 La capture et le stockage du carbone (CSC) est encore loin d’être une réalité, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Lors de leur dernier sommet, au Japon, en juillet dernier, les pays du G8 avaient entériné la proposition de l’agence de développer 20 grands projets d’ici à 2010 pour cette technologie destinée à capter le CO2 émanant des énergies fossiles et à le séquestrer sous terre. Avec un déploiement commercial à grande échelle prévu à partir de 2020. Mais les niveaux actuels d’investissement et d’activité ne sont pas suffisants, selon l’AIE, qui estime que 20 milliards de dollars d’investissement seraient nécessaires. Aujourd’hui, seuls quatre projets existent dans le monde. Et aucun n’enfouit le CO2 d’une centrale à charbon.

Près de 69% des émissions de CO2 et 60% des émissions de gaz à effet de serre sont liés à l’énergie. Or, les émissions de CO2 attribuables au secteur de l’énergie devraient augmenter de 130% d’ici à 2050 en raison de l’utilisation accrue des énergies fossiles et en l’absence de nouvelles politiques énergétiques ou de contraintes d’approvisionnement. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), cela provoquerait une hausse de la température de l’ordre de 4 à 7 degrés.

Dans ce contexte, les technologies de CSC offrent une solution incontournable, selon le rapport. Elles pourraient contribuer à un cinquième de la diminution d’émissions nécessaire à une réduction des émissions de GES globaux de 50% d’ici à 2050. Et ce à un coût jugé « raisonnable ». Mais leur déploiment a été freiné ces dernières années pour différentes raisons : forte hausse des coûts de développement technologique, absence de mécanismes financiers de soutien appropriés. L’AIE estime également que le cadre réglementaire doit être musclé et qu’une meilleure connaissance de cette technologie par le public, en vue d’un soutien à la filière, est indispensable.

Une récente étude du cabinet McKinsey montre que les technologies de CSC peuvent devenir rentables en Europe d’ici à 2030 avec un coût par tonne de CO2 capturée de 30 à 45 euros. Mais des subventions seront nécessaires pour l’installation de la première génération de sites pilotes : environ 10 milliards d’euros pour la construction de 10 à 15 usines pilotes en Europe, selon McKinsey.

Accéder à une synthèse de l’étude de l’AIE ici (en français)

(Photo : DR)

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