Mesurer l’empreinte carbone, les grands groupes sous pression

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Les entreprises sont de plus en plus sous pression pour mesurer, chiffrer et publier leur empreinte carbone, suscitant la sortie de nombreux logiciels de mesure, avec aussi une demande croissante d’un système de mesure unifié.

Une vingtaine de très grands fonds d’investissement et groupements de défense de l’environnement anglais et américains ont réclamé cette semaine à la SEC (Securities and exchange commission, le gendarme de la Bourse aux Etats-Unis) d’imposer aux groupes pétroliers et gaziers d’inclure le coût de leurs émissions de carbone dans leurs comptes, en particulier dans leurs estimations de réserves de pétrole et de gaz.

Les mêmes exigent déjà depuis fin 2007 d’imposer cette obligation de rapport public à tous les groupes cotés. Cette pétition, réunissant des investisseurs qui disent contrôler plus de 700 milliards de dollars d’actifs, dont le fonds américain Calpers, le fonds londonien F&C Asset Management, ainsi que des organisations comme le groupement américain Ceres, réclament aux entreprises de chiffrer le coût potentiel de leurs émissions de carbone.

Car ces émissions pourraient vite affecter leurs bénéfices si les Etats-Unis ou le Canada décident d’instaurer un système de taxe carbone ou une Bourse du carbone, des pistes actuellement à l’étude sur le modèle de ce qui existe en Europe.

Logiquement, plusieurs grands fabricants de logiciels ont ces derniers mois multiplié la sortie d’outils pour permettre aux entreprises de contrôler l’impact environnemental de leurs opérations et leur empreinte carbone, en fonction du scénario législatif adopté, comme celui de SAS (une description ici) et d’Autodesk, qui a acquis récemment deux firmes spécialisées dans ce domaine, le britannique Access Accounting ou encore Accenture avec sa Green Technology Suite, dont un logiciel d’évalution Flash disponible gratuitement en ligne (ici), sans oublier des petits acteurs privés comme Carbon Footprint.

D’ailleurs, en mai dernier, la Business Application Software Developers Association (BASDA), la fédération américaine des fabricants de logiciels, a appelé tous les groupes de logiciels à mettre en place des outils de mesure du carbone et mis en place un groupe de travail pour accélérer l’adoption de normes communes.

On peut trouver aussi des outils de mesure gratuits fournis par des organismes publics comme celui du Carbon Trust britannique, alors que, en France, l’Ademe a mis au point une méthodologie, le Bilan Carbone. Parallèlement se développent aussi des outils de mesure de la responsabilité sociale (CSR), autre élément qui de plus en plus fait partie intégrante de la réputation d’une entreprise.

Et pour les PME moins directement sous pression que les grandes, qui ont un intérêt direct et immédiat à mesurer, par exemple, l’efficacité énergétique de leurs centres de données, existent des solutions simples comme le choix d’appareils électriques économes en énergie.

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