Explosion à venir du marché des produits et services “verts”, selon l’ONU, et des emplois

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Le marché mondial des produits et services “verts”  (liés à l’environnement) va exploser d’ici 2030 et l’économie « verte » va créer des dizaines de millions de nouveaux emplois, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, prédit un nouveau rapport du Programme des Nations-Unies pour le Développement.

Ce rapport, intitulé “Pour un travail décent dans un monde durable, à faibles émissions de carbone”, souligne aussi que les changements climatiques affecteront encore davantage les populations, en particulier celles qui gagnent leur vie dans l’agriculture et le tourisme.

Le marché des produits et services liés à l’environnement devrait doubler, pour passer de 1.370 milliards de dollars par an actuellement à 2.740 milliards en 2030. La moitié de ces marchés résideront dans le secteur de l’énergie et de l’efficacité énergétique, et le reste se répartira entre les transports durables, l’approvisionnement en eau, l’assainissement et la gestion des déchets.

En Allemagne par exemple, la technologie environnementale devrait quadrupler pour atteindre 16% de la production industrielle vers 2030, l’emploi dans ce secteur surpassant ainsi celui des grandes industries du pays, à savoir l’automobile et les machines-outils.

Il note que les cleantech représentent déjà le 3ème flux d’investissements aux Etats-Unis après les technologies de l’information et les biotechnologies, et que les capitaux investis dans ce secteur en Chine ont doublé ces dernières années pour dépasser 19% des investissements totaux dans le pays.

Quelque 2,3 millions de personnes ont déjà trouvé des emplois dans le seul secteur des énergies renouvelables, qui devrait se gonfler de 20 millions d’emplois supplémentaires au vu des quelque 630 milliards d’investissements attendus d’ici 2030 : 2,1 millions dans l‘éolien, 6,3 millions dans le solaire, mais aussi 12 millions dans les centrales à biomasse.

Et une transition mondiale massive vers des bâtiments économes en énergie créerait des millions d‘emplois, ainsi que dans les travaux de « mise au vert » des bâtiments existants : ce secteur pourrait représenter 2 à 3,5 millions d’emplois aux Etats-Unis et en Europe et encore bien davantage dans les pays en développement.

Le recyclage et la gestion des déchets, qui représentent déjà environ 10 millions d‘emplois en Chine et 500.000 au Brésil, devraient croître rapidement avec la montée en puissance du recyclage due à la hausse des matières premières.

Le rapport illustre le nombre d’emplois verts déjà existants avec des focus sur différents secteurs : 600.000 personnes en Chine qui produisent ou installent des chauffe-eau solaires, une production de biocarburants basée sur la canne à sucre au Nigéria qui peut soutenir un secteur qui emploie 200.000 personnes, l’Inde pourrait générer 900.000 emplois dans la gazéification de la biomasse. En France, le secteur de l’efficacité énergétique représente déjà plus d’emplois que l’automobile, selon le rapport.

Il avertit aussi que ces emplois “verts” doivent être décents et de bonne qualité, et dénonce les conditions de travail de millions de personnes qui recyclent des ordinateurs ou des téléphones portables.

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