A quoi servent les clusters verts ?

Print Friendly, PDF & Email
Carte clusters
Les clusters verts de France (Source : Pexe)

Avec plus de 10 000 sociétés membres, les clusters (pôles de compétitivité, groupements d’entreprises…) sont un rouage essentiel de l’écosystème des cleantech dans les territoires. Ils aident les entreprises dans leurs démarches d’innovation, de développement et de pénétration de nouveaux marchés. Pour mieux identifier leur fonctionnement, leurs atouts et faiblesses, le Pexe, qui regroupe les réseaux d’éco-entreprises de France, a passé au crible 116 clusters verts. Voici les principaux enseignements de cette étude, présentée en exclusivité dans le Panorama des cleantech 2016 de GreenUnivers.

  • Une solution à la faiblesse du tissu productif

Les groupements d’entreprises d’initiative privée, les pôles de compétitivité ou encore les clusters initiés par des collectivités compensent l’une des faiblesses du tissu productif tricolore caractérisé par un très grand nombre de TPE–PME qui, isolées, ne sont pas en mesure d’assurer l’essor de la filière à son plein potentiel, notamment à l’international. Ils participent à renforcer l’écosystème en soutenant les éco-entreprises dans leurs démarches d’innovation, de développement et de pénétration de nouveaux marchés. 60% des pôles de compétitivité se définissent comme régionaux et 40% comme nationaux. La région IDF concentre la grande majorité des acteurs se présentant comme nationaux.

  •  Une montée en puissance des pôles EnR et efficacité énergétique

Les clusters de niveau 1 (les pure players de l’environnement/énergie) fédèrent près de 15 600 membres, dont 11 200 entreprises et près de 1 700 laboratoires, écoles, acteurs de l’innovation. Les secteurs historiques de l’environnement (eau, sol, air, déchets) qui constituaient la majorité des acteurs il y a encore dix ans en représentent désormais seulement un tiers. A contrario, les acteurs des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique montent en puissance. Par ailleurs, plusieurs acteurs positionnés sur le green IT apparaissent.

  • Une offre de services homogène

Malgré des positionnements variés – du club d’entreprises visant à accélérer les courants d’affaires en son sein au pôle structuré orienté vers la stimulation de l’innovation –, les clusters partagent l’essentiel en termes d’offre de services : mutualisation de l’information, veille réglementaire, diffusion des appels d’offres, accompagnement des entrepreneurs vers les bons dispositifs d’aides… Ils permettent de mettre en relation les différents acteurs et de susciter des projets collaboratifs. Ils font également le lien entre les attentes des PME, qui remontent difficilement, et les pouvoirs publics. Ils assurent la promotion des dispositifs mis en place à leur attention mais souvent mal connus par leurs destinataires. Élément intéressant, près de 75 % des clusters ont développé une offre de formation en s’appuyant, notamment, sur les compétences de leurs membres. Enfin, ils aident les territoires à trouver leurs spécificités afin de se démarquer. 82% des clusters ont ainsi une activité à l’international, une proportion qui grimpe à 100% pour les seuls pôles.

  • De nombreuses interactions

Habitués à travailler en réseau, de nombreux clusters ont développé des complémentarités et cultivent des interactions. C’est par exemple le cas des pôles Capenergies et SCS (Solutions Communicantes Sécurisées) en région Paca dans le cadre du projet Flexgrid, récemment sélectionné pour le déploiement d’un réseau électrique intelligent à grande échelle.

  • Une situation précaire

Les clusters sont reconnus par les industriels, le monde de la recherche et les investisseurs comme des acteurs de premier plan mais évoluent dans des contextes incertains. Cette précarité – notamment financière – a conduit à la disparition de nombre d’entre eux ces dernières années. Beaucoup d’acteurs s’inquiètent aujourd’hui de la réforme des pôles de compétitivité, en préparation au ministère de l’Economie, qui pourrait conduire à un regroupement des acteurs. Est-ce qu’il y a aujourd’hui trop de clusters verts ? « La question de leur nombre n’est pas la plus importante, ce qu’il faut regarder, c’est leur efficacité », répond Guillaume Ayné, responsable de l’étude au Pexe.

Méthodologie de l’étude
Pour réaliser cette étude finalisée en février 2016, l’Observatoire des clusters verts s’est appuyé sur les réseaux d’éco-entreprises réunis au sein du Pexe, qui regroupe les réseaux d’éco-entreprises de France. Ils ont réalisé un travail collaboratif d’identification qui s’est appuyé sur leur expertise de terrain. À la suite d’un AMI ouvert entre le 1er septembre et le 1er janvier 2016, ils ont fait remonter les acteurs de la filière actifs sur leur territoire ou leur secteur. Ces derniers ont été invités à s’auto-référencer et à présenter leur positionnement. Plus des deux tiers ont procédé à leur auto-référencement. Les autres ont été répertoriés et qualifiés sur la base des éléments disponibles publiquement.

Article précédentSMA au capital de l’américain Tigo Energy
Article suivantEn Paca, la CDC et l’Ademe veulent mieux se coordonner