Un contrat de filière pour booster l’efficacité énergétique

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Jean-Claude Andréini, Ségolène Royal et Emmanuel Macron (DR)
Jean-Claude Andréini, Ségolène Royal et Emmanuel Macron (DR)

Un quatrième contrat de filière pour l’efficacité énergétique a été validé le 2 avril dernier à l’occasion d’un comité stratégique de filière des éco-industries (Cosei) présidé par Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, et Emmanuel Macron, ministre de l’Economie. L’occasion de faire le point avec Jean-Claude Andréini, vice-président du Cosei et président du Pexe.  

GreenUnivers : Quelles sont les avancées de ce dernier comité stratégique ?

Jean-Claude Andréini : Depuis sa création en 2008, le Cosei poursuit toujours le même objectif : favoriser l’emploi et le développement des éco-entreprises. Sa mission consiste à créer  des synergies entre les acteurs, à être un lieu de construction collaborative entre les entreprises, les organisations représentatives des salariés du secteur et les pouvoirs publics et à mettre en oeuvre des actions concrètes. Le Cosei du 2 avril a permis de dresser un bilan de nos actions récentes, notamment celles des groupes de travail transverses sur les ressources humaines, l’innovation, le financement, l’export, l’économie circulaire et  les relations PME/grands comptes. Il a aussi permis de restituer les travaux des comités stratégiques de la filière en région à l’exemple de ce que nous avons fait en Ile-de-France.

Nous avons  ensuite évoqué la répartition des tâches entre les plans de la Nouvelle France Industrielle et les groupes correspondants du Cosei et validé un quatrième contrat de filière sur l’efficacité énergétique, alors que trois autres ont déjà été lancés en 2013 pour la gestion de l’eau, la valorisation industrielle des déchets et les énergies renouvelables. Ce nouveau contrat est capital au regard des objectifs très ambitieux fixés en matière d’efficacité énergétique dans le projet de loi sur la transition énergétique.

GU : Concrètement, sur quelles actions va déboucher ce contrat ?

Jean-Claude Andréini : Nous avons quatre grands objectifs : renforcer la filière en responsabilisant les donneurs d’ordres vis-à-vis de leurs fournisseurs, participer à l’innovation et à sa diffusion au sein des entreprises et des collectivités locales, diminuer le coût des actions d’efficacité énergétique pour rendre la filière plus compétitive et enfin développer les compétences et améliorer la qualité des services et des travaux. Il a aussi été décidé d’organiser d’ici à l’été une semaine de l’innovation en efficacité énergétique : les laboratoires de R&D publics et privés  ouvriront leurs portes aux  entreprises pour présenter leurs solutions.

GU : Avez-vous fixé d’autres priorités pour les prochains mois ?

Jean-Claude Andréini : Nous voulons d’abord mettre en oeuvre aussi vite que possible les actions définies dans les quatre contrats de filières et les groupes de travail transverses. Nous comptons mettre un accent particulier sur l’export, aller à la rencontre des territoires d’excellence (à énergie positive ou à zéro déchet, zéro gaspillage) et faire sauter les verrous réglementaires qui pénalisent les éco-entreprises tels que l’utilisation des combustibles solides de récupération (CSR), l’élargissement des possibilités de sortie du statut de déchets de bois et des digestats de méthanisation, la révision des règles de réutilisation des eaux usées après traitement… L’objectif étant d’accroître la valorisation de ces déchets pour s’inscrire dans une démarche d’économie circulaire.

GU : 2015 est une année importante avec d’un côté l’adoption prochaine de la loi sur la transition énergétique et de l’autre la tenue de la COP21 en décembre prochain à Paris. Les filières vertes sont-elles prêtes à relever ces défis ?

Jean-Claude Andréini : La filière des éco-industries est en ordre de marche et elle est rassemblée avec, d’un côté, le Cosei qui réunit les vingt filières vertes et les parties prenantes opérationnelles (Syndicats, Etat, Régions, Industries) et de l’autre l’association Pexe, qui regroupe 34 réseaux (clusters d’initiatives territoriales, pôles de compétitivité, chambres de commerce, syndicats professionnels, …) rassemblant plus de 6 000 éco-entreprises et 80% des emplois. Ces entreprises ont réalisé un chiffre d’affaires de 85 milliards d’euros en 2012, en hausse de plus de 5%, avec une balance commerciale excédentaire de 6 milliards d’euros et elles ont tous les atouts pour continuer leur progression notamment vers les territoires et l’export.

Deux appels à projets bientôt lancés  

Lors du Cosei du 2 avril, Ségolène Royal et Emmanuel Macron ont annoncé le lancement de deux appels à projets d’ici à fin mai dans le cadre des plans de la nouvelle France industrielle. Le premier portera sur le recyclage et tiendra compte des axes prioritaires du plan industriel « Recyclage et Matériaux verts » : développement d’une filière industrielle du recyclage en France, recyclage des déchets du BTP, des déchets plastiques, des fibres de carbone et des fibres de verre et recyclage des cartes électroniques en vue de la récupération des métaux. Le second sera consacré au secteur de l’eau et s’inscrira dans les quatre axes stratégiques du plan industriel « qualité de l’eau et gestion de la rareté » : usine d’épuration de la ville durable, réseaux intelligents, gestion intelligente de la ressource et usine de dessalement.

 

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