Neoen veut investir 1 milliard € dans les 4 prochaines années

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NeoenNeoen est sur tous les fronts : le développeur et producteur indépendant d’énergies renouvelables démarre la construction d’une centrale de cogénération biomasse en Auvergne et avance sur le solaire et l’éolien terrestre et offshore, en France et à l’international. Après avoir investi 300 M€ sur les trois dernières années, la société compte investir 1 milliard d’euros dans les quatre prochaines années, dont la moitié en France, ...

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a confié son PDG Xavier Barbaro à GreenUnivers.

L’entreprise démarre la construction de sa première grande centrale biomasse (bois) sur le site du groupe Adisseo, l’un des leaders mondiaux des additifs pour la nutrition animale, à Commentry (Allier). Ce projet est issu du portefeuille de Poweo EnR, dont Neoen a racheté les actifs avec Axa Private Equity en 2011. Il avait été lauréat en 2010 de l’appel d’offres lancé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Pour le développer, Neoen s’est associé à la Caisse des Dépôts, qui est déjà son partenaire au sein de Neoen Marine : les deux acteurs sont actionnaires de la société de projet Biomasse Energie Commentry, dont Neoen détient 51% du capital. Ils vont investir 77 M€ dans ce chantier.

La centrale, qui doit entrer en exploitation au premier semestre 2015, aura une puissance thermique de 50 MW et électrique de 15 MW. Areva, en partenariat avec le fabricant de chaudières industrielles Leroux & Lotz, a été choisi pour la construction, avec un contrat de 55 M€ à la clé.

Objectif : 1 GW de puissance installée en 2016

Mais ce n’est qu’un des projets en cours de Neoen, qui annonce pour la fin 2013 un portefeuille en exploitation et construction de 200 MW installés, dont 90% en France et 10% au Portugal. Le photovoltaïque représente la majorité (60%), devant l’éolien terrestre (30%) et la biomasse (10%). Le groupe réalise un CA de 30 M€ sur la base de ce périmètre mais il devrait rapidement croître de manière exponentielle puisque Neoen vise 1 GW de puissance installée en 2016. “Nous allons investir 1 milliard d’euros dans les quatre prochaines années, après 300 M€ depuis trois ans”, précise Xavier Barbaro. L’éolien offshore fait aussi partie de ses axes de développement : Neoen appartient au consortium piloté par Iberdola et Eole-Res qui a remporté le parc de Saint-Brieuc (500 MW), avec aussi Technip et Areva, lors du premier appel d’offres français. Et il devrait être présent sur le deuxième round, actuellement en cours jusqu’au 29 novembre prochain.

Pour mener à bien ce programme ambitieux, Neoen, dont les activités de développement sont à l’équilibre, peut compter sur le soutien de ses deux actionnaires. Fondée fin 2008 dans le giron de Direct Energie, la PME a aujourd’hui comme principal actionnaire (63,4% du capital) Impala, la société de l’homme d’affaires Jacques Veyrat, qui est également actionnaire de référence de Direct Energie, et le fonds Omnes Capital (36,6%), entré au capital en 2009. Les deux investisseurs ont participé à plusieurs tours de table, apportant près de 61 M€ à Neoen pour suivre sa croissance.

Car la stratégie est claire : “Nous ne cherchons pas à développer des centrales pour les revendre rapidement, nous voulons créer une base d’actifs solides pour nous imposer en challenger des deux grands énergéticiens français”, précise le PDG. Pour l’instant, Neon garde donc la majorité du capital de ces centrales, même si elle est prête à s’associer à des partenaires apportant une valeur ajoutée locale, comme dans le cas de la centrale biomasse de Commentry.

Prêt à des acquisitions

Xavier Barbaro (DR)
Xavier Barbaro (DR)

Pour monter en puissance, l’entreprise compte aussi participer à la consolidation du marché. “Comme dans les télécoms – l’univers dont nous venons* – il y a de belles sociétés qui se développent en France dans les énergies renouvelables et il y aura inévitablement des rapprochements. Nous avons déjà prouvé notre capacité à racheter et intégrer une société avec la reprise de Poweo EnR”, précise le dirigeant, qui se situe dans la même cour que des acteurs comme Fonroche, Valorem ou encore Quadran (ex JMB Energie).

Si la France va concentrer la moitié de ses investissements dans les quatre prochaines années, soit 500 M€, Neoen regarde aussi de plus en plus à l’étranger. Il a commencé par s’implanter au Portugal, où il développe des centrales photovoltaïques, avant de mettre aussi le cap sur l’Australie, le Canada, le Mexique et les Etats-Unis. Et il regarde également du côté de l’Afrique. Avec toujours le même modèle : répondre à des appels d’offre, en s’associant à des partenaires locaux.

Stockage et lissage de la production en ligne de mire

Au-delà de ses développements à court terme, Neoen porte aussi ses efforts sur les grands enjeux du marché à moyen terme. Avec un objectif de baisse des coûts pour anticiper la fin de l’ère des subventions. “Dans le solaire par exemple, il y a clairement des gadgets technologiques trop chers qui vont disparaître. Nous voulons être créatifs en termes d’ingénierie, nous travaillons beaucoup sur le Balance of system (BOS), pour réussir à diminuer le coût de l’électricité produite, passer en dessous de 100 €/MWh d’ici à 2015″.

Neoen mise aussi sur le stockage, avec un premier projet en Guyane développé avec Areva, et sur le lissage de la production. “Au-delà de 2020, si on veut accroître la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, il faudra résoudre le problème de leur intégration au réseau pour qu’elles ne constituent pas un problème”, rappelle Xavier Barbaro.

* : Xavier Barbaro a commencé sa carrière chez Neuf Telecom (devenu Neuf Cegetel) en 2001, avant de rejoindre Louis Dreyfus Commodities. Les principaux dirigeants de l’entreprise (Alexis Broders, DGA, Paul-François Croisille, DGA en charge des opérations) sont aussi passés par Neuf Cegetel. Et son actionnaire majoritaire, Jacques Veyrat, est l’ancien président de Neuf Cegetel.

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