Les Français veulent économiser l’énergie mais n’en ont pas les moyens

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La crise économique persistante place les Français dans une situation paradoxale. Ils sont de plus en plus préoccupés par leur facture énergétique et placent la réduction de leur consommation parmi leurs premières priorités. Mais parallèlement, ils réalisent moins de travaux d’économie d’énergie dans leur habitation et se détachent des problèmes environnementaux. C’est le résultat du dernier baromètre annuel de l’Ademe, sur les comportements des ménages français en 2011 face à la performance énergétique de leurs logements.

Un marché de la maîtrise de l’énergie sous pression

Cette enquête, fraîchement publiée mais réalisée en janvier dernier, repose sur les réponses d’un échantillon représentatif de 10.000 ménages (étude commandée à TNS Sofres). Elle tire plusieurs enseignements, dont le plus important : le contexte économique et financier morose pèse sur le marché de la maîtrise de l’énergie dans le résidentiel. A cela s’ajoute un découragement face aux problèmes écologiques de la planète, effet de serre en tête : une majorité des sondés (56%) considère que leurs gestes individuels pour résoudre ce danger sont inefficaces.

Le chômage et surtout la question des inégalités sociales (43 % des interrogés y sont sensibles) sont considérés aujourd’hui par les Français comme plus importants que la pollution (38%), montre l’étude de l’agence de l’environnement. Et surtout, les problèmes de pollution préoccupent de moins en moins les ménages depuis trois ans.

La crise : moteur pour des économies d’énergie

De là, la préoccupation croissante (81%) des foyers pour réduire leur facture énergétique s’explique avant tout par une nécessité économique plus qu’écologique. Une facture d’énergie qui est passée en moyenne de 1.368 € en 2010 à 1.394 € en 2011.

Une tendance se dessine depuis 2009 : les Français sont de plus en plus nombreux à s’inquiéter de la part de l’énergie dans leur budget (48% des sondés en 2011 contre 46% en 2010 et 42% en 2009). Et plutôt logiquement, plus le prix de l’énergie augmente, plus les ménages songent à réduire leur consommation. Ils sont 63% à penser de cette façon, un chiffre qui a bondi de 19% en deux ans, souligne l’Ademe.

Mais moteur grippé

Réduire ses charges énergétiques et avoir une meilleure isolation thermique dépassent désormais la recherche du confort dans son foyer. Mais si la motivation est là, l’acte d’investissement pour réaliser des économies d’énergie ne se concrétise pas forcément. Une baisse des travaux de maîtrise de l’énergie est à souligner, note l’enquête, après deux années remarquables en 2009 et 2010. Et les intentions d’entreprendre des travaux progressent quant à elles faiblement. Pour autant, le chauffage reste un axe privilégié de manière croissante (33,6% des foyers en 2011 contre 27,5% un an plus tôt). Une conséquence de la progression du marché des chaudières à condensation et à la reprise de celui des pompes à chaleur (PAC).

L’Ademe remarque enfin l’essoufflement du crédit d’impôt et de l’éco-Prêt à Taux Zéro (Eco-PTZ). La réduction ces derniers mois des subventions aux énergies renouvelables, comme le photovoltaïque (tarifs d’achat et crédits d’impôt), ne joue pas non plus en faveur d’une dynamique incitative. Reste que les Français plébiscitent toujours les conseils des professionnels. A ces derniers de trouver désormais la bonne équation commerciale pour convaincre de la pertinence sur le long terme des travaux d’économie d’énergie.

Pour plus d’informations : le site presse de l’Ademe

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