Energies renouvelables : une croissance forte, mais relative… (Etude)

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La croissance des énergies renouvelables va dépasser celle des énergies fossiles dans les 25 prochaines années, selon le scénario présenté par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (Energy information administration – EIA) en début de semaine. Et ce sont essentiellement l’hydraulique et l’éolien qui pousseront cette croissance qui devrait atteindre 3,1% par an en moyenne (en production). Et pourtant, la part des énergies vertes dans le mix énergétique mondial ne passerait que de 10% en 2008 à 14% en 2035. Mais il faut souligner que l’EIA ne prend pas en compte les possibles conséquences de la catastrophe de Fukushima sur la production énergétique. Si l’étude avait intégré la sortie de l’Allemagne du nucléaire par exemple, les projections auraient sans doute été plus optimistes pour les énergies vertes.

Les énergies renouvelables accélèrent leur croissance…

L’hydraulique et l’éolien seront les locomotives des énergies renouvelables : elles représenteront plus de 82% de la croissance du secteur entre 2008 et 2035, selon l’EIA. L’hydraulique se taille la part du lion (55%), avec des installations essentiellement dans les pays en développement, alors que l’éolien (27%) va surtout gagner du terrain dans les pays de l’OCDE.

Une autre étude, réalisée par IHS Emerging Energy Research, anticipe également une forte progression de l’éolien dans les toutes prochaines années. En Europe, où plus de 84 GW d’éolien étaient déjà installés fin 2010, c’est l’offshore qui va le plus augmenter. Avec deux pays en pointe : le Royaume-Uni, qui compte 1,5 GW de puissance installée et veut atteindre 18 GW en 2020, et l’Allemagne, qui vise une puissance installée de 10 GW en 2020. Plus modeste, la France vient tout juste de lancer son premier appel d’offres pour le développement de 3 GW au large des côtes de l’Atlantique et de la Manche.

… mais restent encore loin derrière les énergies fossiles

La demande énergétique mondiale augmentera d’ici à 2035 de 53%, alimentée par des pays en forte croissance industrielle dont les BRIC au premier rang. Les énergies fossiles, mais surtout le gaz, continueront de répondre pour l’essentiel à cette demande car les énergies renouvelables ne seront pas, selon l’EIA, compétitives. Ces dernières gardent des coûts élevés d’installation, même si leurs coûts d’exploitation sont moindres. Les énergies renouvelables, comme le solaire, ne seraient économiquement viables que dans trois situations : si le prix de l’électricité est très élevé, en cas d’augmentation forte du prix du pétrole ou dans les pays dont les gouvernements proposent des incitations importantes (tarif d’achat avantageux…).

Les projections de l’EIA sont plus pessimistes pour les énergies renouvelables que d’autres études : ainsi l’EPIA, l’Association européenne de l’industrie photovoltaïque, estime que, sous certaines conditions, l’Europe atteindra la « parité réseau » en 2020. L’énergie solaire deviendrait alors compétitive face au charbon ou au pétrole.

Pour l’agence américaine, le futur des énergies renouvelables dépendra surtout des avancées technologiques. Pour les rendre compétitives, il faut d’abord résoudre le problème de leur intermittence : sans solution de stockage, l’expansion des  énergies renouvelables restera limitée.

 

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