La BEI aide Bolloré pour Autolib’ et ses batteries

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Bolloré est sur un petit nuage en matière de mobilité électrique et les événements récents tendent à conforter sa stratégie déployée sur le Lithium Metal Polymère (LMP). Une technologie de stockage d’énergie innovante qui vient s’opposer aux batteries à base de lithium-ion de ses concurrents en France : l’alliance Dow Kokam – Dassault, Renault, Saft, ou encore le challenger E4V.

Quelques semaines après avoir remporté le développement et l’exploitation d’Autolib’, le futur service de véhicules électriques en libre service d’Ile-de-France, Bolloré trouve un appui de poids auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI) : elle lui accorte un prêt de 130 millions d’euros pour financer ses investissements dans la mobilité électrique, à savoir Autolib’ et sa future usine de batteries Lithium Metal Polymère, située dans son fief de Ergué-Gabéric (Finistère).

Enregistrement, identification, contrôle et traçabilité pour Autolib’

La BEI vient renforcer une partie des activités de la filiale IER de Bolloré. L’idée est de donner un coup de pouce au déploiement de ses technologies dans les systèmes d’identification automatique, et les systèmes d’enregistrement et de contrôle des passagers. Initialement tournée vers le marché des aéroports, des gares et des ports, IER et ses derniers développements représentent une brique technologique importante du système Autolib’.

Les terminaux et automates de billetterie mis au point par IER trouvent une application dans les bornes de recharge et les bornes d’accueil du système d’autopartage parisien. Ses technologies d’identification RFID, de traçabilité, et ses équipements de sécurité physique et de contrôle d’accès devraient également prendre place dans les BlueCar, qui équiperont le service.

Le Lithium Metal Polymère à la fête…

Mais les fonds prêtés par la BEI vont surtout renforcer l’investissement industriel de 250 millions d’euros de Bolloré à Ergué-Gabéric, près de Quimper. Après avoir déployée une première usine de batteries sur ce site, Bolloré posera lundi prochain la première pierre d’une nouvelle manufacture adjacente.

Le groupe devrait communiquer plus de détails dans les prochains jours sur la capacité de ce nouveau site, annoncé mi-2010, et qui pourrait entrer en service au printemps 2012. A terme, Bolloré disposera de 3 sites de production de batteries, les deux usines françaises et son usine québécoise.

…nargue le lithium-ion

La BEI souligne que son soutien à Bolloré vise une nouvelle génération de batteries Lithium Métal Polymère. La technologie de stockage LMP, mise au point par sa filiale batscap, est composée de matériaux non polluants et est jugée plus stable que le lithium-ion. Elle permet de stocker cinq fois plus d’énergie qu’une batterie traditionnelle à poids équivalent, selon la société.

Le LMP équipe sa BlueCar et lui offre une autonomie de 250 km, soit une centaine de plus par rapport à une citadine électrique concurrente. Ses batteries LMP équipent aussi les minibus électriques fabriqués par Gruau, au travers de leur co-entreprise Gruau Microbus.

La BEI pourrait soutenir aussi le lithium-ion de Renault

Dans le secteur des batteries pour véhicules électriques, un autre site industriel a reçu un soutien financier important en France. A Flins, où Renault produira des batteries et des véhicules électriques, le Fonds Stratégique d’Investissement apporte notamment 125 millions d’euros de financement pour soutenir la production de batteries lithium-ion. Sur ce projet, un prêt de la BEI de 140 millions d’euros est aussi envisagé, et actuellement en cours d’instruction.

La BEI examine aussi le financement de projets de Better Place au Danemark et en Israël, par exemple. Et elle a approuvé en avril 2010 une aide de plusieurs millions d’euros à Nissan pour une usine de batteries au Royaume-Uni.

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