Après le smartgrid, la smartwater ? (IBM dixit)

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ibm eauTout comme le smartgrid peut révolutionner la transmission de l’électricité, un système intelligent de distribution d’eau s’avèrera indispensable : c’est ce qu’a compris IBM, qui en plus d’avancer dans le smartgrid développe un arsenal de solutions pour la gestion de l’eau, un marché que le groupe estime à plus de 20 milliards de dollars d’ici 5 ans.

IBM et Intel ont donc formé un partenariat pour développer l’application de l’informatique à l’utilisation optimale de l’eau douce, qui ne représente que 1% de l’eau disponible sur terre.

Les systèmes de distribution d’eau, même dans les pays développés, sont souvent vétustes, avec des canalisations usagées et en mauvais état – qui entrainent une perte allant jusqu’à plus de 30% de  l’eau disponible. Des systèmes électroniques, comme des capteurs pour repérer les fuites ou les pics de demande, ou encore pour tester la qualité de l’eau, seraient précieux. Le principal obstacle à leur développement est  le manque de moyens des collectivités pour se les offrir, la priorité allant à d’autres infrastructures.

IBM parie que le grand public, les entreprises et les gouvernements attacheront de plus en plus de prix à l’eau potable disponible.

“Les besoins de la plupart des pays en développement dépasse l’offre d’eau disponible. L’eau est la grande crise dormante, qui commence à se réveiller “, estime Peter Williams, responsable technologique du programme d’Innovations vertes d’IBM (Big Green Innovations) qui ouvre la conférence de la Water Innovations Alliance cette semaine à Chicago (où interviennent aussi le petit-fils du Commandant Cousteau et le patron de Veolia Water Amérique du Nord). L’essentiel de sa présentation est ici (pdf).

eauCapteurs

Le  programme vert d’IBM, lancé il y a deux ans, s’intéresse de plus en plus près à l’eau

Par exemple, IBM, en partenariat avec l’association Nature Conservancy, rassemble des données sur l’état de l’écosystème des rivières. Il surveille des baies en Irlande (voir photo ci-dessus). Il conçoit des logiciels destinés à analyser les données transmises par des capteurs.

Il teste aussi des compteurs d’eau intelligents qui donneraient des informations plus précises aux utilisateurs en cas de fuite, et  réfléchit à de nouveaux types de capteurs capables de détecter le niveau de produits contaminants, provenant par exemple des médicaments.

Le logiciel d’IBM baptisé Maximo est déjà utilisé par diverses compagnies de distribution d’eau pour suivre leurs pompes, sites de production et équipements de filtration.

Mais en fait la plupart d’entre elles utilisent peu l’électronique. Selon M.  Williams, leur niveau d’informatisation est comparable à celui des compagnies d’électricité il y a 5 ou 10 ans. Par ailleurs, IBM parie sur l’aspect crucial de  l’eau potable, à laquelle des milliards de personnes n’ont pas accès dans le monde en développement. Les sécheresses en Australie ou aux Etats-Unis mettent aussi en péril des secteurs industriels entiers.

Le coût énergétique de la distribution de l’eau est aussi un point clé : environ 3% de la production électrique américaine totale sert uniquement à pomper de l’eau – et 20% en Californie. Le bas niveau des rivières et des réservoirs a parfois entraîné en France un arrêt de centrales nucléaires. Les activités économiques qui ont de gros besoin d’eau, comme les semi-conducteurs, l’agriculture ou les boissons ne peuvent risquer des coupures.

« C’est comme les émissions de gaz à effet de serre. Il y a 10 ans peu de gens en parlaient. Ce sera pareil avec l’eau », prédit-il.

Emerge d’ailleurs, après l’« empreinte carbone », l’idée d’une « empreinte eau ».

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