La crise a stoppé net le CO2 en 2009

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aie« Grâce » à la crise économique, les émissions mondiales de CO2 devraient afficher en 2009 leur plus forte baisse en près de 40 ans : – 2,6%. Plus encore qu’en 1981, après la crise pétrolière.

C’est un effet direct du ralentissement des activités industrielles et commerciales dans le monde, et du report de la construction de centrales à charbon faute de crédits, selon un bilan que l’Agence internationale de l’Energie doit publier à le 6 octobre, le « World Energy Outlook 2009 », révèle le Financial Times. L’AIE a repris sur son site cet article de journal.

Autre surprise, pour la première fois les politiques gouvernementales montrent un impact :  un quart de la baisse de 2009, selon l’AIE, résultera de mesures de régulation “sans précédent”, surtout trois d’entre elles : l’objectif de l’Europe de réduire ses émissions de 20% d’ici 2020, les  normes automobiles anti-pollution aux Etats-Unis et les politiques d’efficacité énergétique de la Chine. Ces bons points réjouiront toutes les parties concernées.

Fatih Birol, économiste en chef de l’AIE, a jugé cette baisse de 2009 “surprenante”, et estimé qu’elle rendrait “moins difficile” d’atteindre l’objectif fixé par les scientifiques pour éviter que la Terre ne se réchauffe de plus de 2 degrés.  “Nous avons une situation nouvelle, avec des changements dans la demande d’énergie et de nombreux investissements qui ont été reportés. Mais cela ne servira que si nous pouvons utiliser cette fenêtre de tir unique pour un accord à Copenhague”.

La nouvelle tomberait en effet à pic avant le sommet de Copenhague en décembre, en permettant aux partisans de fortes réductions des émissions de CO2 de prouver que leurs objectifs sont réalisables. Et aiderait ainsi à la conclusion d’un nouveau Pacte pour succéder au Protocole de Kyoto.

La prévision de l’AIE compile plusieurs estimations gouvernementales, comme celle du Département américain de l’Energie, qui prévoit que les émissions des Etats-Unis, après avoir déjà diminué de 3,8% en 2008, baisseront encore de 6% cette année. Mais avec la reprise économique attendue en 2010, les émissions américaines risquent de redémarrer avec une hausse de 0,7% l’an prochain, selon le DOE.

Révolution industrielle bas-carbone

Par ailleurs, l’AIE a décidé de s’attaquer plus spécifiquement aux émissions des industries et cimenteries. Car l’industrie est l’un plus gros secteurs consommateurs d’électricité. A eux deux, l’industrie et l’énergie sont responsables des deux-tiers des émissions de CO2 liées à l’énergie.

Dans un rapport baptisé “Stratégies pour la prochaine révolution industrielle”, elle veut une “baisse de l’intensité carbone” de l’industrie, surtout dans des secteurs très polluants comme l’acier et le fer, le ciment, le papier, la chimie et la pétrochimie, ainsi que l’aluminium. En bref, une révolution industrielle bas carbone.

L’AIE va ainsi publier une feuille de route pour le ciment, développée avec le World Business Council for Sustainable Development.

Son crédo : appliquer partout les meilleures technologies existantes, ce qui pourrait suffire pour réduire la consommation d’énergie de 20% à 30% ! Mais même une telle baisse ne suffirait pas à réduire les émissions, puisque la demande d’énergie devrait doubler d’ici 2050.

C’est surtout la production d’électricité qui doit être décarbonée, en particulier dans les pays émergents, pour éviter des investissements qui, une fois les centrales construites, créent des foyers de pollution irréversibles.

Les émissions de gaz à effet de serre hors OCDE ont crû de 90% depuis 1990 et risquent de doubler d’ici 2030.

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