Turbines à gogo : après Siemens, les chantiers navals Samsung

Print Friendly, PDF & Email

eolienne-fabricationTous veulent leur usine d’éoliennes, sur un secteur en pleine euphorie : l’allemand Siemens, qui réalise déjà le quart de ses recettes avec des éoliennes, et vient de remporter l’énorme contrat du London Array, s’offre une énième usine, cette fois en en Chine, tout comme son rival danois Vestas, pour conquérir le très prometteur marché éolien chinois.

C’est maintenant  au tour des grands chantiers navals coréens : le coréen Samsung Heavy Industries se lance sur ce créneau en investissant 480 millions de dollars pour une usine géante, quelques mois après une initiative identique de son concurrent Hyundai Heavy Industries.

Siemens investit ainsi plus de 60 millions pour construire une nouvelle usine en Chine qui fabriquera des nacelles (la pièce maîtresse qui est en haut du mât des éoliennes) et des pales. Le site démarrera au 2e semestre 2010 et emploiera 400 personnes. Ces pièces sont destinées à la fois au marché chinois, qui sera, selon Siemens, “bientôt le plus important du monde” et à l’export. La nouvelle usine aura une capacité de 500 MW par an pour commencer.

Le groupe allemand, qui multiplie les succès commerciaux — il vient en outre de remporter un contrat de 80 éoliennes auprès d’Airtricity, filiale d’énergies renouvelables de Scottish and Southern Energy (SSE), pour le parc éolien offshore Butendiek, au large de l’Allemagne, d’une capacité prévue de 288 MW — est devenu le n°1 mondial des éoliennes offshore, les plus grandes éoliennes en service.

Il vient aussi d’annoncer la construction d’une nouvelle usine aux Etats-Unis, à Hutchinson, dans le Kansas, qui s’ajoutera à sa première usine américaine de Fort Madison, Iowa, et en installe une autre encore au Danemark, à Engesvang. Il a par ailleurs installé des centres de recherche en Allemagne, Danemark, Pays-Bas et aux Etats-Unis.

Siemens est entré sur le marché des éoliennes en 2004 en rachetant le danois Bonus Energy. Le nombre de ses salariés dans ce secteur est passé de 800 en 2004 à 5 500 actuellement. L’éolien lui a rapporté un chiffre d’affaires de 19 milliards de dollars en 2008, le quart du chiffre d’affaires total du groupe.

Mais de nouveaux concurrents inattendus arrivent : le 2e constructeur naval mondial, le sud-coréen Samsung Heavy Industries a décidé de construire des éoliennes, sur un marché qui pourrait atteindre 74 milliards de dollars en 2020, pour compenser la baisse de la demande de navires. Facile : selon lui la technologie de fabrication des pales d’éoliennes est identique à celle des hélices des navires.

Le groupe va installer une usine d’une capacité de 200 éoliennes par an, de 2,5 et 5 MW chacune, et atteindra 500 unités par an d’ici 2015, pour un chiffre d’affaires de 3 000 milliards de wons (2,4 milliards de dollars) et pourrait même la porter jusqu’à 1.600 unités par an. Il vise notamment les marchés indien et chinois, bien sûr.

Samsung Heavy suit les traces de son rival Hyundai Heavy Industries (qui prépare une usine d’éoliennes en Corée du sud pour février 2010), alors que le gouvernement sud-coréen a annoncé en août qu’il investirait  100 000 milliards de wons dans les énergies nouvelles d’ici 2030. Samsung croit que l’énergie éolienne représentera 12% de la consommation d’électricité mondiale en 2020.

Article précédentC02 : gare au “big bang” pour les entreprises américaines !
Article suivantEt les prochaines cleantech à Wall Street sont…