Bourse verte : semaine fiévreuse pour les grands industriels de l’éolien et du solaire

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bourseChronique boursière “verte” à retrouver tous les 15 jours, le lundi à 15h45 sur BFM

Les cours bondissent depuis la semaine dernière chez les grands fabricants mondiaux de panneaux solaires, ainsi que chez les fabricants d’éoliennes, au point d’effacer en partie les effets de la crise.

Côté solaire, les leaders chinois — la Chine est déjà depuis deux ans le premier fabricant mondial de cellules photovoltaïques, qui jusqu’ici exportaient 99% de leur production en Europe ou aux Etats-Unis, ont reçu un formidable coup de pouce du gouvernement chinois. Pékin vient d’annoncer une subvention de 20 yuans par watt installé pour les panneaux solaires sur les toits — c’est à dire près de 3 dollars, de quoi pratiquement rembourser intégralement l’installation de panneaux solaires en toitures, la seule condition étant qu’il s’agisse d’assez grosses installations, de plus de 50 kw — au moins un gros immeuble ou un gros bâtiment industriel.

Cette aide, bien supérieure à toutes les subventions mises en place en Occident, a fait l’effet d’une bombe, car elle offre aux fabricants chinois un marché gigantesque : leur propre marché intérieur. Ce qui a fait bondi les cours des leaders chinois du solaire de 40% à 50% depuis la semaine dernière sur le Nasdaq américain, où la plupart de ces titres chinois sont cotés.

Ainsi le leader Suntech Power (STP) a vu son cours presque tripler depuis le 6 mars, passant de 5 à près de 14 dollars lundi, sur la même période Yingli Green Energy (YGE) a doublé, passant de 3,7 à 7 dollars, et Trina Solar (TSL) a doublé, en passant de 6 à 12 dollars, du jamais vu depuis des mois.

Le mouvement de hausse continuait pour la plupart des valeurs lundi après midi, après de fortes prises de bénéfices dans la matinée, en dépit du repli du Nasdaq.

Dans l’éolien aussi les affaires redémarrent à grande échelle : les grands fabricants d’éoliennes ont retrouvé depuis la semaine dernière des hausses de cours qu’ils n’avaient plus vu depuis des mois, grâce à une avalanche de très gros contrats.

L’allemand Siemens, l’américain Général Electric, le danois Vestas et l’indien Suzlon sont en forte hausse depuis quelques jours, dopés par des annonces de contrats notamment en mer du Nord où la Grande Bretagne, la Norvège, l’Allmagne et l’Irlande veulent installer des dizaines de milliers de gigantesques éoliennes en mer.

Siemens et General Electric ont annoncé la semaine dernière la vente de dizaines de turbines dans des contrats de 700 ou 800 millions d’euros, même Areva via une filiale allemande a réalisé une grosse vente d’éoliennes, et Suzlon a conclu vendredi des ventes d’un montant de 500 millions de dollars, pour des compagnies d’électricité américaine et australienne.

Et depuis le 9 mars, le cours de GE a presque doublé, passant de 6 à 11 dollars, Vestas a pris 10%, Siemens a gagné presque 15%, passant de 39 à près de 45 euros.

Comme pour le solaire, c’est bien la volonté des gouvernements qui tire ce marché. L’exemple le plus flagrant est celui de la Grande-Bretagne, qui s’est fixée des objectifs absolument pharaoniques de parcs éoliens en mer du Nord, afin d’atteindre l’objectif européen de 20% d’énergies renouvelables en 2020. Il est vrai qu’elle n’a guère d’autres moyens d’y parvenir.

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