Heureusement que les gouvernements sont là…

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cavalerie2Semaine maigrelette pour les deals privés — à la notable exception de Better Place, le réseau de voitures électriques, qui s’installe confortablement au Danemark. Mais heureusement, les gouvernements et les organismes publics affichent des ambitions solides dans les greentech, malgré la crise ou pour la conjurer. L’Union européenne, les Etats américains, l’Asie, les organismes publics, comme le NHS anglais, prévoient tous de lourds investissements pour remplir leurs objectifs. C’est le relai sur lequel comptait le secteur, et il est bien là.

Gouvernements

Dans le cadre du plan de relance de l’Union européenne, Bruxelles propose d’investir 5 milliards d’euros de plus (pris sur des crédits non consommés) en 2009-2010, dont 3,5 milliards d’euros dans des projets énergétiques stratégiques. 1,2 milliard seraient affecté aux projets de capture et stockage du CO2, 500 millions à des projets d’éolien offshore et 1,7 milliard aux interconnections gazières et électriques. Ces propositions seront soumises aux Etats membres lors du prochain conseil des 23 et 24 février.

Aux Etats-Unis, Barack Obama a dit vouloir installer 40 millions de compteurs intelligents dans les foyers américains et 5.000 km de lignes électriques , un projet presque aussi ambitieux que le rail transcontinental, le réseau autoroutier ou l’internet (Lire le post complet).

Il a aussi donné son appui aux normes de voitures propres adoptées en Californie, ce qui forcera de fait tous les constructeurs américains à s’aligner sur ces normes.

L’Etat de l’Arizona compte investir 18 milliards de dollars d’ici 2025 pour obtenir 1,66 GW d’énergies renouvelables, surtout du solaire, à l’image de la centrale solaire thermique que construit Abengoa Solar près de Gila Bend. Et l’Etat du Texas a voté des crédits de 5 milliards de dollars pour améliorer le réseau électrique, ce qui permettra à divers méga-projets éoliens en préparation d’y voir le jour.

Singapour : le gouvernement va dépenser un milliard de dollars sur 5 ans pour des projets de développement durable, en particulier pour améliorer les bâtiments existants. Il prévoit notamment des prêts aidés pour les propriétaires afin d’améliorer les systèmes d’air conditionné, qui représentent environ 60% des dépenses d’énergie de la plupart des bâtiments, voire parfois 80%. Singapour veut aussi développer les éclairages publics fonctionnant à l’énergie solaire ainsi que les capteurs de mouvements qui permettent d’éteindre automatiquement quand personne n’est là. Le gouvernement compte former au moins 8.000 professionnels dans les domaines des bâtiments verts dans les 5 prochaines années.

En Grande-Bretagne, le système de santé public britannique, le NHS, s’est fixé un ambitieux programme de réduction des émissions de CO2 . Parmi les mesures préconisées, développer la télémédecine pour réduire les trajets. (Lire le post complet)

L’Australie s’est dotée d’un nouvel institut public de recherché sur le solaire, financé à hauteur de 100 millions de dollars par le gouvernement, notamment pour des recherche sur des cellules solaires plus performantes.

Le groupe de recherche européen European Strategy Forum on Research Infrastructures (ESFRI), qui coordonne des projets de recherches en Europe, a approuvé un financement de 81 millions d’euros pour des projets de recherche dans la capture du carbone dont un tiers ira à la Norvège . La Norvège a indiqué qu’elle allait dépenser 300 millions de couronnes pour des projets de capture du carbone. Les autres laboratoires bénéficiaires des fonds se trouvent en Allemagne, France, Suisse, Pays-Bas, Hongrie, Pologne, Croatie et Danemark.

L’UE a appelé le président Obama a adapter un système de réduction des émissions de CO2 et à mettre en place aux Etats-Unis un marché du carbone. La Commission  estime que les pays riches devront investir 175 milliards d’euros dans l’environnement d’ici 2020 (lire le post complet).

Tout cela sera-t-il suffisant ? A Davos, le Forum économique mondial a estimé qu’il faudrait investir 515 milliards de dollars par an d’ici à 2030 pour développer les énergies renouvelables afin de limiter le réchauffement de la planète à moins de deux degrés. Le rapport « Green Investing » estime que l’éolien, le solaire, les biocarburants de seconde génération et la géothermie doivent bénéficier de fonds importants, qui peuvent susciter un retour économique important en période de crise. Selon cette étude, les 90 plus grandes entreprises mondiales d’énergies renouvelables ont été moins touchées que les autres par la crise.

Solaire

Le fabricant israélien de cellules solaires au silicium BrightView a levé 6 millions de dollars auprès du fonds Israel Cleantech Ventures et du fonds allemand Hasso Plattner Ventures.

Le japonais Tokyo Electric Power (TEPCO) compte construire un petite centrale solaire au sol de 10 MW près de Tokyo, dans la préfecture de Yamanashi, avec une production à partir de 2011. Un projet modeste par rapport à celui de 20 MW que le groupe a annoncé, fin octobre, dans la villle de Kawasaki.

Le développeur de projets solaires MMA Renewable Ventures va lever son 5ème fonds solaire, d’un montant de 200 millions de dollars : le groupe, qui profite d’une baisse d’environ 20% des panneaux solaires ces derniers mois, a déjà réalisé 20 installations solaire aux Etats-Unis d’une capacité  totale de 20,6 MW, en s’appuyant sur un précédente levée de fonds de 200 millions de dollars, dont une installation de 2 MW dans l’aéroport de Denver. Les nouveaux financements proviennent de Wells Fargo et de la National Consumer Cooperative Bank. MMA a aussi utilisé un fonds pour installe run projet de 14 MW dans une base navale militaire dans le Nevada. Au total MMA gère 40 MW d’installations solaires.

Le groupe de solaire thermique Ausra réduit ses ambitions à cause du manque de crédit et licencie, même si son méga-projet dans le désert californien n’est pas pour l’instant remis en cause.:  la société californienne a decidé de ne plus proposer que de petits projets, et de vendre sa technologie à d’autres, plutôt que de se lancer dans d’immenses projets difficiles à financer et selon elles peu rentables. (Lire le post complet)

Le coréen Hyundai Heavy Industries a conclu un contrat de 600 millions de dollars pour acheter du polysilicium sur la période 2010-2015 à son compatriote Korea Advanced Materials, une joint-venture créée par Hyundai et le fabricant coréen de peinture KCC. C’est le 2ème gros contrat d’achat de silicium pour cellules solaires conclu par Hyndai Heavy en deux semaines: le 19 janvier, le constructeur naval avait conclu un contrat d’achat de silicium de 500 millions de dollars aupres de à Woongjin Holdings sur la période 2011-21015.

Le français Frey Nouvelles Energies va installer et gérer une toiture de panneaux photovoltaïques de 147 000 m2 sur le site de production de Michelin à Cunéo, en Italie. Cette centrale représente un investissement de 46,4 millions d’euros et produira près de 10 millions de kWh par an. La mise en service est prévue pour le début 2010. Frey Nouvelles Energies, filiale de la Compagnie Financière Frey, affirme disposer d’un portefeuille de projets éolien et solaire lui permettant d’atteindre 250 à 300 MW à cinq ans.

La société française Séchilienne-Sidec vient de mettre en service une centrale PV en toiture de 2 MWc à Saint-Pierre, sur l’île de La Réunion. 9 940 modules ont été installés sur plus de 14 800 mètres carré pour un investissement de 11 millions d’euros. La centrale, présentée comme la plus grande de France en toiture, produira 2 571 MWh par an.

Créé par d’anciens dirigeants de Theolia, dont son fondateur Jean-Marie Santander, le français Global EcoPower (ex-Energeo), filiale du groupe Athanor Equities Sicard, prévoit l’installation de 360 MW dans le solaire d’ici fin 2012, avec des centrales au sol et des toitures PV, en France, Italie, Espagne, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Dans l’éolien, la société affirme avoir obtenu l’autorisation pour construire deux centrales en Chine, de 400 et 800 MW, d’ici fin 2013. Global EcoPower conserve la moitié des centrales pour son compte et cède l’autre moitié à des investisseurs.

Eolien

Le fournisseur belge d’électricité Electrabel (filiale de GDF Suez) va investir 16 millions d’euros dans un parc éolien à Modave, dans la province de Liège en Belgique. Les quatre éoliennes prévues représenteraient une puissance totale installée de 8 à 12 MW et devraient produire environ 22 000 MWh. La mise en service est annoncée pour le printemps 2011. Electrabel prévoit d’investir 1,3 milliard d’euros dans la construction de 600 MW d’origine renouvelable en Belgique d’ici à 2015.

Au Mexique, la première phase du parc éolien Eurus, dans le sud du pays, a été mise en service par le groupe espagnol Acciona. Fin 2009, le parc atteindra 250 MW (contre 37 MW aujourd’hui) et deviendra le plus grand parc éolien d’Amérique latine en puissance installée, selon Acciona. Il servira exclusivement à alimenter le fabricant de ciment Cemex, couvrant un quart de ses besoins, avec en tout 167 éoliennes de 1,5 MW. Ce parc représente un investissement de 427 millions d’euros.

EDF EN a mis en service le parc éolien d’Arada, dans le centre-est du Portugal, d’une capacité de 112 MW. Il compte 56 turbines de 2MW chacune, fournies par le fabricant allemand Enercon. Le groupe français a déjà construit neuf autres parcs éoliens au Portugal, dont celui de Ventominho (240 MW) mis en service en 2008. Il dispose d’une capacité installée de 495,8 MW bruts et 302,9 nets dans le pays.

Energie marine

Le groupe américain de défense Lockheed Martin s’est allié à la start-up britannique Ocean Power pour réaliser une vaste installation d’énergie tirée des vagues sur la côte ouest américaine. Ocean Power avait déjà travailé avec Lockheed en, fournissant à la marine américaine sa bouée génératrice d’électricité PowerBuoy et équipée de capteurs électroniques fournis par Lockheed.

Le gouvernement britannique a sélectionné 5 projets de production d’énergie à partir des marées: trois barrages et deux projets en lagon. Ils génèreraient de 625 MW à plus de 1,36 GW. Le gouvernement va maintenant organiser des consultations publiques sur ces projets. Le projet de la baie de Severn est particulièrement ambitieux : il serait le 2ème mondial après celui de la baie de Fundy aux Etats-Unis , mais sa taille même inquiète les écologistes qui craignent des dommages aux milieux aquatiques.

Transports

En pleine crise, Better Place, la start up californienne qui propose un dispositif de stations de recharge pour véhicules électriques, a réussi à lever 103 millions d’euros avec  son partenaire Dong Energy pour implanter son réseau au Danemark (lire le post complet). Les premiers véhicules, spécialement dédiés et signés Renault-Nissan, arriveront sur le marché danois en 2011.

CO2

Le groupe français Air Liquide investit près de 20 millions d’euros dans deux nouvelles unités de valorisation du dioxyde de carbone. La première, à Bazancourt en France, valorisera 120 000 tonnes par an et sera mise en service fin 2009. La seconde, à Rozenburg aux Pays-Bas, valorisera 50 000 tonnes par an à partir du premier semestre 2010. Le CO2 sera purifié et liquéfié avant d’être réutilisé, au lieu d’être rejeté dans l’atmosphère.

Eau

Veolia Eau remporte le contrat d’exploitation de l’usine de traitement des eaux usées du complexe pétrochimique de Saudi International Petrochemicals à Jubail, en Arabie saoudite. Portant sur cinq ans, il représente un chiffre d’affaires total estimé à 6,5 millions d’euros pour le groupe français.

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