L’Europe s’engage vers une économie plus “verte”

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L’adoption du paquet « climat-énergie » par les 27 dirigeants européens, aujourd’hui à Bruxelles, donne un signal fort de sa volonté de prendre le chemin d’une économie plus “verte”. « Nous sommes en route vers un New Deal vert », s’est félicité Stavros Dimas, le Commissaire européen chargé de l’environnement, reprenant une formule qui fait florès depuis quelques mois.

L’Europe s’engage sur les trois « 20 » : une réduction de 20% de ses émissions de gaz à effet de serre en 2020, au moins 20% d’énergies renouvelables et une amélioration de 20% de l’efficacité énergétique.

L’Union portera son objectif de réduction des émissions à 30% si d’autres pays développés la rejoignent avec des efforts similaires dans le cadre de l’accord qui sera négocié en décembre 2009 à Copenhague sur l’après-Kyoto. La décision sera prise après présentation d’une analyse des résultats de la conférence de Copenhague en mars 2010 par la Commission et une évaluation de l’impact sur la compétitivité de l’industrie européenne.

Les actions destinées à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments et les infrastructures énergétiques, à promouvoir les produits « verts » et à soutenir l’industrie automobile à produire des véhicules plus propres seront intensifiées dans le cadre du plan de relance économique.

Pour les entreprises, l’impact le plus important concerne la réglementation sur les quotas de CO2 qui leur sont alloués : leur plafond sera revu à la baisse et surtout les quotas vont progressivement devenir payants via un système de mise aux enchères à partir de 2013.

C’est d’ailleurs ce point qui a failli faire achopper la signature de l’accord. La présidence française de l’Union a dû faire des concessions aux trois pays qui menaçaient de s’opposer à l’adoption du texte – l’Allemagne, la Pologne et l’Italie -, tous trois inquiets d’une perte de compétitivité de leur industrie.

La part des quotas payants en 2013 a donc été réduite en raison des exemptions accordées. Mais elle augmentera graduellement d’ici à 2020. Exemple : grâce à l’action de la Pologne, les centrales au charbon des pays de l’est Pologne n’auront rien à payer en 2013, mais devront payer tous leurs quotas en 2019.

Ces assouplissements ont soulevé la colère des ONG comme Greenpeace ou le WWF qui ont estimé que l’accord était « un échec ».

Le texte doit encore être adopté par le Parlement européen le 17 décembre.

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