Plus qu’une taxe, des villes américaines interdisent le polystyrène

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Bien plus audacieuses que la Belgique qui taxe la vaisselle jetable, et que la France qui a un moment envisagé de le faire, outre-Atlantique de nombreuses villes ont interdit purement et simplement les produits les plus critiqués : les gobelets et boîtes en polystyrène expansé, appelé aux Etats-Unis Styrofoam (styromousse au Canada) et dénoncé comme la « pollution blanche ».

En tout une centaine de villes américaines, essentiellement en Californie, ont décidé cette interdiction, une vague qui s’emballe depuis deux ans et ne cesse d’allonger la liste des villes concernées, le mouvement ayant aussi gagné des villes et administrations canadiennes. Et plusieurs entreprises comme Starbucks, McDonald’s et Wal-Mart, commencent à limiter leur usage de cette matière qui ne se dégrade qu’après plusieurs milliers d’années. Certains établissements comme Starbucks offrent des discount à qui apporte son propre mug.

Ce fut d’abord la ville de Berkeley, la pionnière, qui a interdit aux restaurants et cafés de distribuer du Styrofoam il y a 20 ans, dès 1988, puis Portland en 1990, une affaire qui s’est soldée par un procès contre McDonald’s. Et finalement McDo a décidé de ne plus utiliser les boîtes en Styrofoam pour ses hamburgers aux Etats-Unis.

Le polystyrène avait été ensuite un peu oublié, puis depuis 2006 c’est une vague de fond : une série d’autres villes comme Oakland en 2006, San Francisco en 2007 -et en 2009 Los Angeles – ont appliqué l’interdiction. Soit en tout une trentaine de villes californiennes. L’un des derniers exemples en date est celui de Seattle dans le nord-ouest du pays : le maire a consulté cet été des citoyens qui lui ont accordé un soutien massif pour limiter l’usage des emballages en polystyrène en 2009 et l’interdire en 2010. Au Canada, Toronto envisage une taxe ou une interdiction, pour réduire de 70% la quantité de polystyrène qui s’amoncelle dans les décharges d’ici 2010.

A San Francisco, en un an l’interdiction a fait chuter de 36% le polystyrène jeté en décharge. L’interdiction a concerné les 4.500 établissement de restauration de la ville, sous peine d’une amende de 100 dollars par infraction, et les clients sont désormais les premiers à rapporter les infractions aux autorités. Les restaurants sont devenus finalement partisans de cette mesure.

En Chine également, plusieurs villes, dont Pékin et Nanjing, ont pris ces dernières années des mesures pour limiter ou interdire le polystyrène. A Shanghaï, les fabricants qui l’utilisent doivent verser une taxe qui sert à financer la collecte et le recyclage. Les industriels, restaurateurs et distributeurs sont encouragés à utiliser d’autres matériaux, biodégradables ou plus facilement recyclables. Mais ils ont du mal à trouver des débouchés car leurs prix sont plus élevés.

(Photo : DR)

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